Sur les 23 sportifs azuréens sélectionnés pour les Jeux olympiques de Londres, il n’y a pas moins de 8 nageurs. Parmi eux, Yannick Agnel et Camille Muffat (Olympic Nice Natation) portent les plus grands espoirs de médaille. Il en va de même pour l’Antibois Alain Bernard, champion olympique sur 100 mètres nage libre à Pékin (2008). Portraits des trois champions.
Assurément, la natation azuréenne se porte comme un charme. Sur les 23 sportifs azuréens qui ont obtenu leur ticket pour les Jeux olympiques de Londres, un tiers performe dans les bassins. Ils seront huit à traverser la Manche fin juillet. Trois d’entre eux sont d’immenses favoris.
Camille Muffat, l’anti-Manaudou (22 ans). Battre Laure Manaudou – au sommet de son art – à seulement 15 ans n’est pas un mince exploit. Pourtant, Camille Muffat l’a fait. En 2005, la Niçoise remporte le 200 mètres 4 nages, s’octroyant le record de France du 400 mètres nage libre, jusque-là détenu par la championne olympique (2’15 »30, soit 33 centièmes de mieux).
Depuis, Camille Muffat enchaîne. En août 2006, elle remporte quatre médailles (dont une en or) aux championnats du monde juniors de Rio (Brésil). La nageuse de l’Olympic Nice Natation devra attendre jusqu’aux championnats d’Europe d’Eindhoven pour décrocher une première médaille en seniors. Elle sera en bronze. La même année, elle ôte à Laure Manaudou son record de France aux championnats de France de Dunkerque, sur le 200 mètres 4 nages en 2’11 »15.
Elle récidive cette année, au même endroit, en devenant championne de France du 400 mètres nage libre, en 4’01 »13 (soit une seconde de moins que Manaudou en 2006). Deux jours plus tard, elle efface un troisième record de l’ex-égérie de la natation française, remportant le 200 mètres nage libre en 1’54 »87. Un nouveau record de France tombe. Camille Muffat est au septième ciel.
Yannick Agnel, le nouveau boss (20 ans). Très tôt, Yannick Agnel se distingue. Pendant que la majorité de ses rivaux optent pour une combinaison, le Gardois décide de nager en slip de bain. Choix curieux, mais efficace.
En 2009, il dispute sa première compétition internationale : les championnats d’Europe juniors de Prague (République Tchèque). Agnel frappe un grand coup en glanant trois titres sur les 200 et 400 mètres nage libre et le 4 x 200 mètres. Après avoir obtenu son Bac (mention Bien) l’année suivante, le nouveau trublion des bassins récidive à Helsinki raffle 5 médailles d’or.
Il décroche son premier record de France sur le 200 m nage libre en 1’45 »47 en 2011, à Schiltigheim (Alsace), puis l’améliore cette année à Dunkerque (Nord), en parcourant la même distance en 1’44 »42. Puis, à moins d’un mois des jeux, Yannick Agnel s’est une nouvelle fois imposé sur les 400 mètres et 100 mètres nage libre. Le nageur de l’Olympic Nice Natation est en passe de s’imposer comme le nouveau leader de l’équipe de France.
Alain Bernard, l’ancien (29 ans). A Londres, Alain Bernard vivra ses derniers Jeux. Champion olympique du 100 mètres nage libre à Pékin (Chine, 2008), le nageur antibois n’a toutefois pas réussi à se qualifier en individuel.
Il ne participera qu’au relais 4 x 100 mètres libre. Ces contre-performances conduisent Alain Bernard à tirer un trait sur une carrière exemplaire, jalonnée de succès. Déjà à Pékin, il glane trois médailles (argent, or, bronze). Fait rare pour être signalé.
En 2009, il entre dans l’histoire de la natation, devenant le premier nageur à passer sous les 47 secondes, sur le 100 mètres nage libre. Malheureusement, son record du monde n’a pas été homologué par la Fédération internationale de natation. En cause : la combinaison Arena X-Glide utilisée par Alain Bernard qui n’est pas conforme. Après une année 2010 heureuse, ponctuée par un titre de champion du Monde à Dubaï (EAU), il traverse le tunnel en 2011. La faute à une concurrence de plus en plus accrue.