La probable fermeture d’un Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques des Usagers de Drogues ( CARUUD) a déclenché une nouvelle polémique entre le Maire de Nice et son traditionnel opposant Patrick Allemand enregistre une nouvelle polemique.
Mais… Changement de scénario pour ce nouvel épisode politique local : Les deux deviennent trois avec le nouveau responsable du Front National niçois, le jeune Gaël Nofri, qui se manifeste aussi comme un critique sans concession et très pétillant.
De fait, on doit probablement assumer que l’avenir va nous réserver bien d’autres empoignades quel que soit l’argument en question. La compétition politique le demande.
Pour revenir aux toxicomanes: on fait quoi d’eux et de leurs problèmes ? Si on peut comprendre qu’ils dérangent…ils existent tout de même.
Que faire maintenant ?
Christian Estrosi, Député, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur souhaite fermer l’un des CAARUD de Nice:
« Depuis plusieurs jours, je suis alerté par des riverains de la Rue Offenbach et de la Rue Emmanuel Philibert, sur les nombreuses nuisances engendrées par des comportements de toxicomanes qui se rendraient dans les locaux des associations Entracte et SOS PSA (Prévention et Soin des Addictions), qui ont pour objectif de leur apporter une aide.
En tant que Maire, j’ai toujours veillé à ce que Nice conserve sa dimension sociale et une politique soutenue d’accompagnement des populations les plus fragiles.
En revanche, je ne peux pas accepter pour ces populations que cette aide soit apportée dans des locaux inadaptés et devenus trop étroits au vu du nombre de bénéficiaires qui viennent majoritairement d’autres villes du département et qui ne cesse d’augmenter depuis 15 ans.
Par ailleurs, je refuse que les riverains continuent à subir les nuisances générées actuellement en termes de salubrité et de sécurité publiques.
Aussi, en accord avec l’Agence Régionale de Santé, j’ai décidé de fermer dès septembre le site de la rue Offenbach.
De plus, et parce que la situation du local du port de Nice n’est pas non plus satisfaisante, j’ai demandé à mes services d’envisager l’endroit qui n’occasionnerait aucune nuisance pour les riverains afin de proposer la création d’un site unique pour les deux associations et adapté à l’accompagnement de ces populations.
Enfin, j’ai demandé au Délégué territorial des Alpes-Maritimes de l’ARS (Agence Régionale de Santé) de bien vouloir envisager l’ouverture d’une seconde structure d’accueil aux toxicomanes dans une autre ville du département.
En effet, aujourd’hui, la ville de Nice est la seule ville actuellement qui offre des structures d’accueil aux toxicomanes du département. »
Patrick Allemand s’oppose à la fermeture du centre d’accompagnement pour toxicomanes de Nice
Plusieurs fois évoquée, cet été la rumeur se fait persistante. Le Maire de Nice souhaiterait fermer le centre d’accompagnement pour toxicomanes.
Je suis totalement opposé à cette idée.
En effet, c’est grâce à la mise en place de la Réduction Des Risques (RDR) liés à l’usage de drogue que l’on a pu limiter l’épidémie de SIDA au milieu des années 90.
Pour mémoire au début du SIDA dans les Alpes-Maritimes, la moitié des cas de SIDA était liée à l’usage de drogues par voie intraveineuse.
La politique de RDR menée – dans laquelle on retrouve la mise en place des accueils bas seuil, « boutiques », qui s’appellent maintenant des CAARUD avec échanges de seringues – a permis de changer considérablement la situation à Nice.
Les usagers de drogue ne représentent plus que 1 à 2 % des nouvelles contaminations dans les Alpes-Maritimes. C’est la plus grande réussite de la prévention.
Il n’est pas envisageable de fermer ce type de dispositif dans le 2ème département le plus touché de France par le SIDA et dans la ville où le lien toxicomanie / SIDA a été aussi marquant, avant d’avoir mis en place le fonctionnement d’une structure équivalente.
Actuellement le CAARUD d’Entractes reçoit 80 à 90 usagers par jour. Le fermer pour des problèmes de voisinage en imaginant qu’on va les résoudre serait une stupidité et grave du point de vue de la Santé publique.
Gaël NOFRI (Responsable Rassemblement Bleu Marine FN Nice) :
Fermeture du centre de la rue Offenbach
Une fois encore avec les annonces de l’actuelle municipalité on se croirait dans la fameuse comptine pour enfants qui fait faire trois pas en avant, trois pas en arrière. Ainsi en est-il par exemple de l’annonce de la fermeture du centre d’accueil pour toxicomanes de la rue Offenbach immédiatement suivie de la promesse d’ouverture d’un nouveau centre, plus grand, plus complet, en centre-ville et.. doté d’une salle d’injection.
Si on ne peut que se réjouir de la fermeture d’un centre qui provoquait dans le quartier, pour les résidents, usagers et commerçants, nombre de nuisances comment ne pas s’étonner de l’incapacité du Maire et de son équipe à tirer les conséquences d’un échec.
Car ces structures s’illustrent par un double échec : d’abord loin de s’intégrer au quartier elles s’avèrent vectrices de paupérisations, d’insécurités et de troubles ; par ailleurs, tout prouve que loin de parvenir à mener les usagers de ces centres vers un sevrage et un abandon de telles pratiques ceux-ci en deviennent au cours des années des habitués…
Dès lors comment interpréter la promesse faite d’une nouvelle structure, gérée par le monde associatif, plus vastes -et donc plus couteuse- et par ailleurs « enrichie » de l’implantation d’une salle d’injection ? Comment croire que les problèmes rencontrés rue Offenbach disparaitront dans le nouveau site, que les riverains de celui-ci trouveront demain matière à satisfaction ?
Enfin doit-on considérer que c’est le rôle de l’autorité municipale que de consacrer l’impôt des ménages à des comportements à risque répréhensibles, d’accompagner des addictions condamnées par la loi. L’argument de la nécessaire lutte contre la propagation du VIH ne saurait tout justifier, et certainement pas la violation de la Loi.
Si des structures d’accueil doivent voir le jour, cela ne peut être qu’en milieux médicalisé clos, hors des centres urbains et dans une perspective d’accompagnement vers un sevrage total.
A force de vouloir contenter tout le monde, sans jamais définir de ligne politique claire et animé par une vision exclusivement électoraliste de sa fonction, le Maire de Nice oublie une fois encore l’intérêt des Niçois et le sens de sa mission.