(ndlr) Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, avait annoncé le 31 juillet que « quinze zones de sécurité prioritaire » seraient déployées dès le mois de septembre. Au total « entre cinquante et soixante doivent être déployées en l’espace d’un an, à compter de septembre », avait ajouté le ministre. Tout de suite après le maire de Nice, appuyé par le président du Conseil Général des Alpes-Maritimes et en charge des problèmes de sécurité à UMP Eric Ciotti, avait dénoncé l’absence de la ville de Nice de cette première liste.
De plus en plus allergique à toute décision gouvernementale, Christian Estrosi passe maintenant aux actes et annonce des mesures de sécurité qui , bien naturellement, ont provoquées les plus vives réactions de la part de ses opposants ( voire encadré).
Il est bien évident que l’on ne peut pas ignorer un problème réel, celui de la sécurité et particulièrement de la micro-criminalité dont les personnes les plus faibles sont les premières victimes.
Bien sûr, une activité de médiation avec impact et valeur pédagogique ne peut qu’être la bienvenue et une piste primaire à poursuivre avec beaucoup d’engagement.
En ce qui concerne l’activité de vigilance, la matière est plus délicate et le rappel à la déontologie est obligatoire si l’on ne veut pas créer des polices parallèles aux méthodes opaques et avec les dérapages qui, parfois, vont avec.
Vigilance et liberté personnelle nécessitent d’un équilibre très délicat mais nous connaissons l’équilibre et le bon sens du spécialiste ès sécurité de la mairie, le premier adjoint Benoît Kandel, pour que la plus grande attention soit portée à cet aspect du dossier.
Bien sûr, la caractère politique de l’intervention du maire de Nice ne peut pas échapper ainsi que le choix du territoire d’expérimentation qui se trouve être à la fois dans le canton de Dominique Estrosi-Sassone, conseillère générale, et…accessoirement dans sa propre circonscription électorale.
Mais doit-on peut-on regretter que le hasard ait fait coïncider les deux choses? On le sait, la politique n’est matière pour les enfants de coeur…
Le député et maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a ainsi annoncé son intention de créer sa propre « zone de sécurité prioritaire » (ZSP), en dénonçant « le clientélisme » du gouvernement socialiste, qui n’a pas inclus la cinquième ville de France dans une première liste de quinze zones.
« Il y a quelques semaines, le gouvernement de François Hollande a décidé de ne pas retenir la ville de Nice comme zone de sécurité prioritaire, privant ainsi la commune de moyens financiers et humains permettant d’améliorer la sécurité et la tranquillité de tous les citoyens », a attaqué la mairie de Nice.
Des propos confirmé lors d’une conférence au cours de la quelle Christian Estrosi a livré son réquisitoire :
« Depuis mai 2012, le gouvernement multiplie les messages ambigus et contradictoires en matière de sécurité. Tout ceci génère un sentiment d’impunité pour les délinquants et les encourage à agir, un sentiment de découragement et d’abandon pour les policiers nationaux ou municipaux qui se font régulièrement agresser et la délinquance que les gouvernements précédents avaient réussi à endiguer, pendant 10 ans, repart à la hausse ! ».
Pour continuer : « Depuis la loi du 5 mars 2007, le Maire est le pivot des politiques de prévention de la délinquance. Il est le garant de la tranquillité publique. Et depuis 2008, je n’ai eu de cesse de multiplier les actions pour accroître la sécurité des niçois mais aussi des très nombreux touristes. Et pourtant, malgré les efforts consentis par la Commune pour accompagner l’Etat dans sa mission régalienne, Nice n’a pas été retenue dans la liste des zones de sécurité prioritaires.
Et pourtant, la situation est intolérable pour de nombreux résidents de quartiers sensibles. Aux Moulins, à l’Ariane, à Pasteur, à Bon Voyage ou encore à Roquebillière, le message est toujours le même « Monsieur le Maire, faîtes quelque chose, nous sommes à bout ! ».
Et conclure : « Alors, je ne peux rester inactif, parce que assurer la sécurité des citoyens est la première obligation du politique ; assumer une égalité sur l’ensemble du territoire est le premier devoir pour le maire. J’ai donc décidé de faire du quartier « des Moulins » un laboratoire. Ce plan d’action s’appuie sur deux piliers : la prévention et la dissuasion ».
Les actions proposées:
I – Accroître la prévention
La prévention est au cœur de l’action que je mène depuis 4 ans. J’ai utilisé tous les outils mis à la disposition du Maire aux termes de la loi du 5 mars 2007 : rappel à l’ordre, alternatives aux poursuites, contrat local de Sécurité, Conseil des droits et devoirs des familles (CCDF), accompagnement des victimes.
La médiation s’avère un outil remarquable. Par leur présence, leur écoute, les médiateurs sont des vecteurs de communication et d’information pour les résidents du quartier.
Dès le 1er novembre 2012, qu’une équipe de 4 médiateurs (1 coordonateur et 3 correspondants) interviendra 5 jours par semaine de 19h à 1h du matin sur le quartier des Moulins avec pour objectif :
o d’assurer une présence rassurante permettant de lutter contre le sentiment d’insécurité ;
o de prévenir et d’apaiser les conflits afin d’éviter qu’ils dégénèrent ;
o de lutter contre l’utilisation détournée des lieux publics comme les places (cascades, rodéos en voitures ou en motos…) ;
o de donner, à ce quartier rénové, toutes ses chances d’une qualité de vie meilleure.
Cette mission sera confiée à l’association ADAM qui a déjà tissé des liens étroits avec les résidents et qui souhaitait étendre son intervention au service des habitants.
II – Renforcer la dissuasion
Mise en place d’un partenariat avec le bailleur social qu’est Côte d’Azur Habitat, présidé par Dominique ESTROSI-SASSONE.
Il aura pour objectif de mettre en place des agents de sécurité privée sur le quartier des Moulins, toutes les nuits, de 19h à 5h avec des missions de surveillance, de dissuasion et d’action.
Des effectifs de 6 à 8 agents présents de 19h à 5h, probablement accompagnés de chiens pour surveiller et tranquilliser le quartier.
Ces agents patrouilleront toute la nuit dans le quartier des Moulins.
Je tiens d’ores et déjà à préciser qu’ils n’ont pas de mission de police.
Leur présence a pour objectif de dissuader la commission des infractions. Ils sont armés en 6ème catégorie. En cas de commission d’infractions, ils seront amenés à contacter la police nationale pour intervenir.