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22 novembre 2024

2ème édition de la Monaco Blue Initiative

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Comment mieux protéger la biodiversité marine tout en développant sa dimension économique ? Près de 80 personnalités internationales se sont réunis les 13 et 14 février 2011 au Musée Océanographique de Monaco sous le Haut Patronage de S.A.S le Prince Albert II de Monaco


monacoblue.jpg Cette seconde édition s’est concentrée sur le développement et la gestion des Aires Marines Protégées pour favoriser le dialogue entre ces acteurs et faire évoluer le concept d’Aires Marines Protégées vers celui d’aires marines gérées.
Parmi les personnalités attendues : des responsables gouvernementaux, des scientifiques, des acteurs du monde de l’entreprise et de la société civile.

Et notamment : Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, José Maria Figueres, ancien Président du Costa Rica, Jacqueline Mc Glade, Executive Director of the European Environment Agency – Denmark, ou encore Sylvia Earle, Founder of Mission Blue Fondation, National Geographic et Pierre-Yves Cousteau, Président
de Cousteau Divers.

Les objectifs de la Monaco Blue Initiative II

• Mutualiser les compétences des responsables scientifiques, politiques et économiques et des responsables d’Aires Marines Protégées pour favoriser une gestion concertée et efficace du milieu marin.

• Les Aires Marines Protégées et les zones adjacentes ne doivent plus être abordées sous les seuls critères écologiques mais aussi sous l’angle de la rente potentielle que leur exploitation durable pourrait permettre.

• Il s’agit de passer d’une gestion axée sur la conservation des espèces et des habitats à une gestion prenant également en compte la conservation des mécanismes naturels porteurs
d’intérêts économiques.

• Les Aires Marines Protégées pourraient être la « colonne vertébrale » d’une approche et d’une vision plus large de gestion spatiale intégrée du milieu marin qui prenne en compte l’ensemble des services rendus par les écosystèmes marins qu’ils soient économiques, écologiques ou sociaux.

Message pour une nouvelle vision de la gestion des activités humaines
en relation avec la biodiversité marine

Les océans et les mers subissent des pressions et atteintes graves, notamment celles qui découlent de leur mode d’exploitation actuel qui à terme, menacent les écosystèmes marins et les êtres vivants qui les peuplent. Nous sommes aujourd’hui face à un défi majeur qui consiste à concilier la protection de nos mers et des ressources immenses qu’elles renferment avec leur exploitation dans le cadre d’un développement socio-économique durable et harmonieux, respectueux des équilibres naturels. Dans cette optique, la mise en oeuvre d’outils de gestion réellement appropriés est désormais nécessaire pour protéger efficacement les milieux marins.
Les aires marines protégées, l’approche écosystémique de ces espaces, et les mesures de conservation des espèces mises en place actuellement sont des instruments de première importance pour le développement durable des mers et océans. Mais à eux seuls, ils ne sont pas suffisants pour garantir et atteindre des objectifs de protection véritablement efficaces. Par exemple, si les aires marines protégées peuvent maîtriser les pressions anthropiques locales, elles restent impuissantes face à des pressions plus globales, ou plus diffuses (telles que le changement climatique).
Devant ce constat, les membres de la MBI proposent donc que les AMP soient intégrées dans une approche et une vision plus large de la gestion spatiale du milieu marin qui prenne en compte l’ensemble des services rendus par les écosystèmes marins qu’ils soient économiques, écologiques ou sociaux.

Ils proposent de « repenser » la gestion spatiale des activités humaines en relation avec le milieu marin et côtier. La conservation peut être vue sous l’angle du maintien du capital naturel et le développement, sous l’angle de la rente potentielle qu’il peut offrir. Pour celà, la mise en place de nouveaux outils d’évaluation de ce capital naturel est indispensable.

Ils recommandent que les bases même de l’identification et de la délimitation des AMP ne reposent pas exclusivement sur des critères scientifiques mais sur un ensemble de paramètres qui intègrent également les divers secteurs d’activité qui s’y développent ou peuvent s’y développer. Il s’agit d’étendre une gestion axée sur la conservation des espèces et des habitats à une gestion basée aussi sur la conservation des mécanismes naturels, indispensables à la durabilité d’un développement socio-économique.

En effet pour que ces mécanismes naturels soient préservés il faut gérer au mieux les activités humaines. Certains acteurs subissent des impacts négatifs quelquefois importants lors de la mise en place des AMP. Des mesures sociales s’avèrent donc nécessaires d’autant que les effets positifs des mesures de gestion ne s’apprécient parfois qu’à long terme ou ne bénéficient pas aux mêmes acteurs. Il est donc indispensable de compenser les pertes de revenus avant même que les bénéfices de la gestion puissent être perçus, et accompagner ces acteurs dans le développement d’activités génératrices de revenus sans impacts environnemental négatif.

Ils souhaitent que l’aventure de la gestion du milieu marin soit partagée par tous les décideurs et acteurs. Elle ne peut plus se contraindre à des oppositions stériles entre les conservationnistes et les partisans d’un développement social. Les éléments de capital naturel – au sens économique – sont de nouveaux éléments de dialogue, voire de compromis. Ils permettraient de rallier les milieux économiques à la mise en oeuvre d’une exploitation raisonnée et durable de ces espaces. La participation des tous ces acteurs aux décisions ne peut qu’avoir des effets bénéfiques sur ces aires marines. C’est particulièrement vrai dans le contexte transfrontalier où les aspirations à la décentralisation et à la régionalisation croissantes ouvrent de nouveaux terrains d’ententes et de coopérations.

Ils considèrent que les AMP doivent être perçues comme un outil central de la planification des activités à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs limites et dans lequel les acteurs économiques jouent un rôle majeur dans la gestion basée sur les écosystèmes et les services qu’ils nous prodiguent.
Dans ce contexte, si rien n’exclu que la conservation soit la motivation première de la gestion d’une zone marine; sa valeur en terme de développement durable doit s’apprécier également par sa zone de rayonnement pour les écosystèmes voisins. La solution la plus porteuse est d’aborder la conservation des écosystèmes marins d’un point de vue plus large (au sens géographique) et plus intégré (au sens économique).

Ils proposent de favoriser le dialogue entre les acteurs économiques et les protagonistes et/ou responsables d’AMP. Ces partenaires offriraient des paramètres supplémentaires pour l’évaluation du capital de nos zones marines. Ces nouvelles synergies entre ces divers acteurs permettraient de lancer un processus participatif pour développer de nouvelles AMP mais également soutenir les actuelles.
Cette vision entre aujourd’hui en résonance avec les préoccupations, portées par la communauté internationale, les décideurs nationaux ou locaux ainsi que les milieux scientifiques.

Les champions s’engagent à porter le message de MBI sur le terrain et lors des diverses manifestations qui permettront la mise en synergie des acteurs sociaux, économiques, politiques et scientifiques de la gestion spatiale des activités humaines en relation avec la biodiversité marine.

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