Le Musée des Arts Asiatiques de Nice propose une plongée fascinante dans l’art subtil de la vannerie japonaise à travers son exposition intitulée « La plénitude du vide« . Jusqu’à janvier 2025, cette exposition exceptionnelle invite les visiteurs à explorer un savoir-faire ancien et délicat, ancré dans la tradition japonaise, mais aussi empreint de modernité.
Voilà un artisanat millénaire revisité. L’exposition met en lumière un art ancien, pratiqué au Japon depuis plus de 2 000 ans : la vannerie de bambou. Ce savoir-faire, autrefois utilisé pour créer des objets utilitaires dans le cadre de cérémonies, a évolué au fil des siècles pour devenir une forme d’art à part entière.
Adrien Bossard, administrateur du musée, explique que cet artisanat a connu une transformation notable après la Seconde Guerre mondiale. « C’est dans les années 60 que la vannerie japonaise a véritablement pris son essor en tant qu’art. Certains artistes ont commencé à créer des sculptures autonomes, détachées de leur fonction utilitaire, pour exprimer des idées et des émotions« , précise-t-il.
Une collection unique, témoin d’une tradition en péril
L’exposition présente des œuvres allant du XVIIIe siècle à nos jours. Elle met en avant les créations des grandes lignées de vanniers japonais, dont certaines ont disparu. Adrien Bossard souligne la rareté des pièces exposées : « Nous avons la chance d’exposer des œuvres très anciennes, provenant de collections privées. Comme celle de la collection Naej en Allemagne. Ces pièces sont précieuses et fragiles, témoins d’un savoir-faire qui a presque disparu. »
En effet, le Musée des Arts Asiatiques de Nice est un des rares musées au monde à avoir exposé de la vannerie de bambou. À l’image du Museum of Modern Art (MOMA) de New York qui l’a fait avant lui.
L’esthétique du vide : un concept profondément japonais
Le titre de l’exposition, « La plénitude du vide« , évoque, en effet, une philosophie centrale dans l’art japonais. « Le bambou, matériau principal de ces œuvres, croît autour du vide. Dans les créations, il y a toujours un jeu subtil entre le plein et le vide. Un concept qui résonne profondément dans la culture orientale, confie Adrien Bossard. Le musée, conçu par un architecte japonais, reflète également cette philosophie. Avec sa géométrie centrée autour d’un espace vide au cœur de l’escalier monumental, c‘est un cadre parfait pour cette exposition. »
L’accueil chaleureux du public
Depuis son ouverture, l’exposition a su captiver les visiteurs, jeunes et moins jeunes. « Les visiteurs sont souvent émus par ce qu’ils voient, et il n’est pas rare qu’ils restent en silence, absorbés par la beauté et la complexité des œuvres, partage Adrien Bossard. L’objectif de cette exposition est aussi de surprendre et de déconstruire les idées préconçues sur l’Asie, en mettant en avant des aspects moins connus de sa culture.«
L’exposition « La plénitude du vide » est donc bien plus qu’une simple présentation d’objets d’art. C’est une invitation à un voyage introspectif au cœur de la tradition et de la philosophie japonaises.
Ne manquez pas cette occasion unique de découvrir un art délicat et profond, en parfaite harmonie avec les concepts esthétiques et spirituels de l’Asie. Vous avez jusqu’au 5 janvier 2025 pour profiter de cet art subtil.
Le Musée des Arts Asiatique est ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 17h. Fermeture à 18h pour le mois d’août.