Nice, terminus, tout le monde descend. Ils sont près d’une quarantaine à investir les jardins Albert 1er, face à la promenade des Anglais. Les syndiqués CFDT installent tables et chaises sous les tentures. Comme une grande bande de copains, ils préparent joyeusement leur accueil. Tous ont le tee-shirt orange fluo à l’effigie du syndicat avec écrit dans le dos un seul mot d’ordre : « respecté ». La mission est claire et un constat s’impose pour François Chérèque, secrétaire général de la CFDT : « Il y a des lois sur le travail, nous sommes ici simplement pour les faire respecter ».
Depuis le 29 juin, la tournée de la CFDT a traversé pas moins de onze régions, avec pour but, à chaque étape, d’améliorer la situation des travailleurs saisonniers. Une campagne de prévention sur la Côte d’Azur qui se justifie. « Il y a des jeunes qui s’engagent sans véritable contrat de travail. En général ils n’osent pas avouer qu’ils sont payés au noir », confie Cécile Gillier, déléguée à la CFDT. Le bus et son équipage sont à l’écoute des travailleurs. Ils veillent à ce que les employés sachent vérifier leur contrat de travail, qu’ils puissent calculer correctement leurs heures supplémentaires.
Précarité sous le soleil
Pour que les travailleurs ne se sentent pas « marginalisés », la CFDT enchaîne les partenariats pour colmater certaines lacunes dans le système d’emploi saisonnier. La confédération sollicite certaines entreprises pour accorder des formations avantageuses, notamment en matière de langues étrangères. Elle passe également des accords avec la Massif afin de bénéficier d’une mutuelle à bas prix. Pour François Chérèque, cela ne suffit pas toujours : « Il y a beaucoup de choses à faire sur la Côte d’Azur. C’est une région touristique où l’emploi ponctuel reste précaire, notamment dans l’hôtellerie et la restauration. Les responsables politiques de la ville d’Antibes nous ont refusé toute possibilité d’emplacement. C’est qu’il doit y avoir anguille sous roche ».
Parmi les nombreux coups de pouce, le bus est également équipé d’ordinateurs mis à la disposition du public afin de consulter des offres d’emploi via Internet ou encore de rédiger des CV, façon ANPE. Le concept semble ravir à chaque fois les intéressés et les Alpes-Maritimes commencent à donner l’exemple. « Cette année, le bilan est plutôt positif. De plus en plus de travailleurs ont une réelle visibilité sur ce que fait la CFDT depuis quatre ans. Les choses évoluent en PACA et on espère que ça va continuer » conclut le secrétaire général de la CFDT. Avec 2 millions de contrats saisonniers chaque année en France, la prochaine tournée sera sûrement encore très attendue. 
