Le rassemblement en soutien au peuple israélien prévu, ce 9 octobre, devant l’Hôtel de Ville a réuni plus de 500 personnes deux jours après l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël.
Devant l’Hôtel de Ville, en ce début d’après-midi, la rue Saint-François de Paul est bondée. Entre 500 et 600 personnes, ont répondu à l’appel au rassemblement en soutien au peuple israélien, lancé par Christian Estrosi venu communiquer son « soutien indéfectible ». Plusieurs villes de France ont appelé leur population à venir témoigner leur soutien à l’État hébreu. Le drapeau israélien a été hissé, et il restera sur le fronton de la mairie « tant que la guerre ne sera pas finie », a soutenu le maire de Nice.
« Je vous vois si nombreux, et c’est un réconfort immense tant la stupeur et la douleur sont grandes », débute, ému, Jérôme Culioli. Le président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France Sud-Est depuis 2013 parle d’un temps destiné au recueillement, face à un bilan qui ne cesse de s’aggraver.
Dans la foule, les regards sont graves, les conservations évoquent tous les événements cauchemardesques qui se déroulent depuis, ce samedi 7 octobre. Une pancarte dépasse, on y lit : « Libérez les otages ».
Ce lundi matin, le bilan du conflit a largement dépassé le millier de morts des deux côtés, dont deux ressortissants français, selon le quai d’Orsay. Plus de 2 150 Israéliens ont été blessés et 700 sont morts dans l’attaque du Hamas. L’armée israélienne a répliqué, et parle « de plus de 500 frappes » contre la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi. Une riposte qui, selon les autorités locales, a tué 560 Palestiniens et en a blessé 2 900. Des centaines d’otages ont été dénombrés. « À l’heure où je m’exprime, le conflit reste extrêmement inquiétant et intense », commente Christian Estrosi.
« Une attaque terroriste contre une démocratie »
Le président du CRIF exhorte à ne pas oublier dans les jours et mois à venir « qu’il ne s’agit pas de la défense d’une cause, qu’il s’agit d’une attaque terroriste contre une démocratie« . Il n’hésite pas à pointer la responsabilité des États qui soutiennent idéologiquement et financièrement ce terrorisme :« Ils sont aussi coupables ».
« Le samedi 7 octobre reste un jour que nous n’oublierons jamais », affirme Christian Estrosi. Il continue lui aussi en rappelant le contexte : « Ce n’est pas une armée qui a attaqué une autre armée. C’est une organisation terroriste qui a pris des civils pour cible avec des milliers de rockets. Des actes de barbarie les plus ignobles qu’ils soient jusque dans les habitations. »
« Depuis samedi, nous avons été les témoins impuissants du plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah« , prononce l’édile niçois sous les applaudissements. Dans son discours, il évoque de « l’horreur qui s’ajoute à l’horreur dans un pays créé pour que le peuple juif soit enfin en sécurité ».
La France insoumise s’est placée « en dehors de la Nation »
« Malheureusement, même si l’immense majorité de la classe politique nationale et internationale a condamné fermement, nous trouvons encore, et c’est hallucinant, en France, des mouvements politiques qui vont essayer de mettre sur le même plan un mouvement terroriste et une démocratie », dénonce le représentant de la communauté juive.
La cible de ses propos n’est autre que la France Insoumise et certains de ses élus. Le parti politique d’extrême gauche est critiqué de toute part depuis le jour même de l’assaut. C’est la réaction de Jean-Luc Mélenchon qui a créé la polémique. Le chef de file du parti n’a pas condamné l’attaque terroriste du Hamas. « Des prises de positions inacceptables » pour Jérôme Culioli. Une voix dans la foule s’élève et exige la levée de l’immunité parlementaire des élus insoumis. Il répond : « Pourquoi pas. »
Christian Estrosi a lui aussi lourdement accablé la France insoumise et « certains groupuscules d’extrême gauche » les accusant d‘antisémitisme et d’antisionisme. « Certains se sont mis en dehors de la Nation, en dehors de la République, en dehors de la démocratie », continue-t-il en appelant la justice française à prendre des mesures afin de déterminer si « ces déclarations constituent une apologie du terrorisme ».
Ce rassemblement pacifique s’est terminé par une minute de silence suivie de l’hymne national d’Israël et de la Marseillaise.