Les soldes sont en bernes. C’est le triste constat des commerçants sédentaires. L’Etat français a réagi. A partir du 22 juin 2011, les soldes sont autorisées sur le net. Une solution de relance du pouvoir d’achat. Mais qu’en pensent les commerçants et les consommateurs de la région PACA ?
Christophe Canard, responsable du magasin de chaussures Hype, est satisfait de cette mesure : « pour le client c’est mieux, ça offre une possibilité supplémentaire de faire ses achats. » Une pensée pour les personnes à mobilité réduite. Brigitte Praca, responsable d’un site de cosmétique estime « qu’il y a de la place pour tout le monde. »
Un avis que ne partage pas Michel Soghomonian, responsable de Court Métrage, un magasin de vêtements pour enfants. Il a ouvert son petit commerce, avenue de la République il y a 5 ans. Depuis la crise, il tire chaque année sur ses économies pour rester à flot. Pour lui, internet est une concurrence déloyale : « sur le net, les soldes c’est toute l’année. » La légalisation n’arrange pas les choses. « Je solde tout le magasin à 40%, je ne peux pas faire mieux : j’ai déjà plus de chiffre d’affaires. » Cette année plus encore, les soldes sont redoutées par Michel.
20% de chiffre d’affaires !
Avant même que la loi ne paraisse, Philippe Davi*, responsable d’un magasin de vêtements en ligne, avait tout compris. Pour lui internet est une aubaine. « Avec le référencement Google, c’est facile de vendre ! » La loi, il la connait. Pour lui, elle ne change rien : « les soldes sur internet ont toujours existé. On a une clientèle fidèle. On peut lui envoyer des coupons de réductions. Ça, c’est toute l’année. » Brigitte Praca partage cet avis : « Soldes, promotions, ventes privées, soldes flottantes, les rabais, c’est toute l’année. » Alors à la question pourquoi favoriser le net, la réponse de Philippe est toute trouvée : « sur le web, on touche 65 millions de personnes. Avec un magasin, on cible plus une catégorie de clients. » Ses vêtements plaisent, et son chiffre d’affaires ne cesse d’augmenter chaque année.
Une tendance qui se confirme dans toutes les boutiques e-commerce des Alpes-Maritimes. Avec une croissance du chiffre d’affaires de 20% entre 2009 et 2010, le e-commerce constitue le grand bouleversement en matière de consommation des Français. Ce n’est pas Brigitte Praca qui dira le contraire : « Après Paris, les plus gros e-acheteurs viennent du sud-est. » Les vêtements en attirent 53% dans la région. Qu’est-ce qui les motive autant ? Le prix ? Le choix ? L’absence de déplacement ? C’est tout cela à la fois d’après un sondage Ipsos du 24 mai 2011. 77% des e-acheteurs des Alpes-Maritimes considèrent que l’achat sur internet est une « façon vraiment pratique de faire ses achats. »
Déçu d’internet ?
« Le problème, c’est que les personnes déçues sont nombreuses » d’après Christophe Canard. Sandrine Heintje, assistante de langue anglaise, avoue avoir peur des achats sur internet. « Je n’achète jamais en ligne car je ne suis pas sûre des tailles. » Aurélie, étudiante, ajoute « si ça ne va pas, on reste avec : on ne renvoie jamais les produits car il faut payer le retour. En magasin c’est plus facile pour essayer et pour échanger. »
Mathilde Escamilla, étudiante, le voit d’un autre œil. Pour elle, hors de question d’acheter sur internet : faire les boutiques est un plaisir irremplaçable. « J’aime beaucoup fouiner, rechercher la perle rare dans les magasins. J’ai besoin de toucher et d’essayer les vêtements pour savoir si j’aime vraiment. » Achat en ligne ou en boutique, c’est à vous de faire votre choix. Dans tous les cas, les soldes vous attendent avec impatience !
*son identité a été modifié.
