L’accrochage de la « Crucifixion » est un événement culturel incontournable à Nice qui aura lieu ce endredi 7 octobre à 18 heures au Musée des Beaux-Arts (33, avenue des Baumettes). Outre la qualité d’exécution exceptionnelle de ce tableau, œuvre du Bronzino, le plus grand maître de la Renaissance florentine, il a aussi une histoire étonnante.
En effet, cette œuvre, entrée dans les collections niçoises grâce à un leg en 1879, fut d’abord attribuée à l’artiste Fra Bartolomeo.
En 2005, ce tableau est finalement restitué par Philippe Costamagna et Carlo Falciani, éminents historiens de l’art, à l’un des peintres les plus importants de la cour des Médicis : Agnolo Allori, dit Le Bronzino.
Ainsi rendue à son créateur, l’œuvre fut restaurée et trouva naturellement sa place au sein d’une grande exposition consacrée à l’œuvre du Bronzino qui a eu lieu à Florence, au Palais Strozzi, de septembre 2010 à janvier 2011.
A l’occasion du retour de l’œuvre du Bronzino sur les cimaises du Musée des Beaux-Arts de Nice, Christian Estrosi et Muriel Marland-Militello, vous proposent d’assister à son accrochage, le vendredi 7 octobre à 18 heures.
La « Crucifixion » du Bronzino, chef d’œuvre des musées niçois
Entré dans les collections niçoises grâce à un legs en 1879, ce tableau fut d’abord attribué au peintre Fra Bartolomeo (1472-1517). En 2005, grâce à deux éminents historiens de l’art : Philippe Costamagna et Carlo Falciani, ce panneau de bois, fut finalement restitué à l’un des peintres les plus importants de la cour des Médicis : Agnolo di Cosimo Tori, dit Il Bronzino.
Le Bronzino (1503-1572) est considéré comme le plus grand peintre maniériste florentin. Il a anticipé sur les recherches du Caravage où la simplicité l’emporte sur le discours, la rigueur sur la manière, le visible sur la technique.
Ainsi réhabilité, la « Crucifixion » enrichit le Musée des Beaux-Arts de la Ville de Nice d’un nouveau patrimoine. Il a pu être restauré pour être exposé comme pièce centrale au Palais Strozzi, à Florence, l’hiver dernier, dans le cadre de l’unique exposition jamais organisée dans l’histoire, consacrée à l’œuvre du Bronzino.
D’une qualité d’exécution exceptionnelle, ce tableau est une véritable découverte parmi les chefs d’œuvre du Bronzino au milieu du XVIe siècle. Il représente une crucifixion avec un réalisme rarement égalé. Aucune ostentation, aucun détail, aucun artifice n’interrompt l’état de tension extrême produit par cette « scène » du Christ crucifié.
La « Crucifixion » fait partie des collections permanentes du Musée des Beaux-arts où il restera accroché. Il pourrait aussi être amené à être prêté à des institutions muséales, à travers le monde, en tant que chef d’œuvre des musées niçois.
La restauration de la « Crucifixion »
Le travail de restauration effectué sur l’œuvre du Bronzino s’est déroulé en deux temps. Huit mois de traitement par les restaurateurs les plus émérites ont été nécessaires pour que l’œuvre retrouve son aspect original et son attribution authentique.
Tout d’abord, le panneau est parti à Marseille, au Centre Interrégional de Conservation et Restauration du Patrimoine. Un premier examen scientifique a été délivré et les restaurateurs spécialisés sur les supports bois ont procédé à une consolidation du panneau.
Dans un deuxième temps, l’œuvre est partie au laboratoire de Florence : L’Opificio delle Pietre Dure, un des centres les plus sophistiqués au monde en matière de restauration d’œuvres d’art. Le travail concernait essentiellement la couche picturale qui a permis de revenir à la surface d’origine de l’œuvre, en supprimant les repeints et les vernis successifs. Les examens menés à Florence ont permis la découverte d’une première esquisse d’une tête de Christ sous la couche colorée actuelle et surtout, ils ont confirmé l’attribution au peintre Agnolo Bronzino.
