L’initiative du maire de Nice de clamer haut et fort son opposition au projet de privatisation de l’aéroport de Nice ( art.67 de la loi Macron) continue de provoquer les réactions dans le milieu politique local.
Malheureusement, les diverses positions ne répondent pas au nœud du problème : Pourquoi un aéroport privatisé ne correspondrait pas à son rôle alors que s’il est public, oui ?
Après Gaël Nofri (Élus indépendants) qui, tout en regrettant la décision de l’État pour cause de manque de moyens financiers, a défini la position de Christian Estrosi comme une « opération de communication ». Marie-Christine Arnautu (FN) ne s’exprimant pas sur le sujet mais en profitant pour lui contester sa cohérence « le référendum pour l’aéroport, oui, celui sur la réalisation du tunnel de la ligne 2 du tramway, non ! ».
Patrick Mottard (PRG) , quant à lui, explique son opposition à la privatisation par une motivation singulière « La souveraineté aéronautique (comme celle autoroutière) faisant partie de la nécessaire politique régalienne » (ndlr, du jamais vu, mais s’ il le croit…).
On attend avec intérêt d’écouter Patrick Allemand (PS) , ancien secrétaire du PS06 et organisateur d’une pétition sur le tunnel du tram en demandant – sans succès – un référendum local, qui s’exprimera ce matin lors d’un point presse.
Dans ce capharnaüm, il y a tout de même une position qui mérite d’être soulignée par sa pertinence et son équilibre : C’est celle de la CCI, par ailleurs actionnaire minoritaire mais important (25 %) de la la société concessionnaire et gestionnaire de l’Aéroport :
« Alors que le projet de la privatisation partielle de l’Aéroport de Nice Côte d’Azur secoue l’univers socio-économique, la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur réaffirme le caractère indispensable de cet outil au service de la compétitivité et de l’attractivité de notre territoire ».
Et à Bernard Kleynhoff, son président , d’ajouter : « la CCI Nice Côte d’azur se veut pragmatique en soulignant que la décision finale n’est pas intervenue. Dans l’attente du débat parlementaire, j’insiste sur l’indispensable concertation autour d’un véritable projet industriel ».
Voilà le maître mot qui est enfin dit : « Projet industriel », le seul qui peut garantir que l’outil « aéroport » ne soit pas qu’un mot pour remplir des plus ou moins beaux discours.
C’est bien dit et il faut espérer, à présent, que les Diafoirus locaux s’en fassent trésor et s’en inspirent dans leurs futures actions.
