L’affaire Sarkozy relance la diatribe entre les partisans de l’ancien président de la République et ses nombreux opposants.
Sans rentrer dans le détail d’une accusation que les juges d’instructions lui portent et considérant les réactions à la limite de la paranoïa des ses amis, la première réflexion est simple et claire : ne serait-il pas mieux de revenir à un comportement et à des propos plus réfléchis et équilibrés ?
En théorie, personne devrait connaître les contenus des actes d’accusation ni les éléments apportés par l’intéressé en sa défense.
Donc, pourquoi en parler, les commenter, les juger et en prévoir déjà la suite ?
Bien sûr, on n’est pas si ingénu que ça: si un ancien Président de la République n’est pas Monsieur Personne, cela n’est pas suffisant pour l’exonérer de l’application de la loi qui, comme celui qui a exercé la suprême magistrature devrait savoir mieux que quiconque, est (ou devrait) être égal pour tous!
Partir du principe qu’un acte d’une enquête est par définition une persécution si elle vous touche est un mauvais approche et dessert plus que servir l’intéressé.
Il paraît tout aussi clair que détourner l’attention du fond des dossiers pour s’en tenir à une explication politique de l’affaire est un système de défense qui ne trompe pas grand monde.
Et, pour faire bon exemple, ce n’est pas le meilleur système pour s’en sortir: même les italiens, après 2O ans de « berlusconisme » teinté d’affairisme que l’intéressé définissait « persécution des magistrats communistes », ont fini par comprendre et ils ont tourné le dos à l’homme politique en lui infligeant quelque claque électorale.
Si Nicolas Sarkozy veut revenir à la politique, c’est son droit et son problème ( celui de convaincre les électeurs) et non pas celui des magistrat(e)s qui ont une autre mission.
Mais jouer les victimes ce n’est probablement pas la bonne tactique et si on a bonne mémoire on pourrait énumérer un certain nombre d’épisodes qui, sans tomber dans le pénal, ne font pas bonne référence.
Dans ce cas, lier les deux faits comme l’intéressé et son entourage le font, est un abus d’interprétation et ne respecte pas la présomption d’innocence qui , très justement, doit s’appliquer à tout le monde.. comme le dit si bien Eric Ciotti » Le principe de la présomption d’innocence doit valoir pour tous les justiciables, y compris pour Nicolas Sarkozy »
Il y aurait donc une application de ce principe sacro-saint pour l’accusé présumé et non pour le magistrat enquêteur: l’un innocent jusqu’à preuve de contraire, l’autre « coupable » pour le seul fait d’avoir enquêté ?
Enfin, que doit-on entendre… Que se soit dit par les sycophantes ou les membres de la clique et de la claque passe encore , mais écouter ces mêmes propos de la part de responsables politiques s’apparente à une offense vers l’intelligence autrui.
Pour cette raison, tout en appréciant le soutien moral de Christian Estrosi à son « ami » Nicolas Sarkozy ( @estrosi: Je pense à mon ami @NicolasSarkozy !) , nous retiendrons du maire de Nice et futur (?) candidat à la primaire de droite pour la présidentielle 2017 cette déclaration:
@estrosi: Au terme d’une épreuve violente dans des conditions inacceptables Nicolas Sarkozy a livré sa vérité aux français…
Justement et bien dit: « sa » vérité.
Finalement, ne vaut-il pas mieux laisser que la justice fasse son cours sans des polémiques inutiles qui exacerbent les esprits ?