Cette déclaration du sénateur (qui fut plusieurs fois Ministre, même de l’Intérieur) Giuseppe Pisanu, président de la Commission mixte de la Camera dei Deputati (Assemblée Nationale) et du Senato della Repubblica (Sénat) « Anti-Mafia » est d’une importance capitale.
Elle a été prononcée après une visite à Gênes pendant laquelle la Commission a auditionné le Préfet Antonio Musolino, le Préfet de Police, les commandants des Carabiniers, de la ‘Guardia di Finanza’ ( en charge des enquêtes sur la criminalité économique et du contrôle des frontières), de la Direction pour les Investigations contre la Mafia, des Procureurs de la République de Gênes, Sanremo et Chiavari et les représentants du monde économique avec à leur tête le Président de la Chambre de Commerce.
But proclamé de cette initiative : Mettre à jour la situation et lancer un cri d’alarme. Quand on sait l’interdépendance entre les zones transfrontalières et l’impact dans l’économie (en particulier pour les activités BTP ainsi que pour celles des commerces , bar et restaurants) du blanchissement de l’argent issu de la criminalité, peut-on affirmer que Nice et sa région sont immunes de ces dangers?
De là, l’obligation d’état d’alerte !
Une situation définie » délicate et préoccupante » pour l’infiltration en Ligurie de la criminalité organisée dans le tissus social, économique et politique.
Bref, l’existence d’une « zone grise » de non-droit gérée par les organisations les plus connues ( Cosa Nostra sicilienne, Camorra napolitaine et N’Drangheta calabraise avec cette dernière en position de numéro 1);
D’après le Président de la Commission « Anti-Mafia » , quatre villes sont particulièrement intéressées: Gênes où serait basée la ‘ndrina principale, puis Lavagna et Sarzana ( côte est de la Riviera ligure) et Vintimille.
Cette dernière ville aurait un rôle stratégique dans ce dispositif, étant une sorte de ‘chambre de compensation’ des rapports entre l’organisation criminelle située sur la côte tirréniénne de la Calabre et celle qui est basée sur la Côte d’Azur et Marseille.
D’ailleurs, cette supposition a trouvé confirmation dans la décision des Conseil des Ministres qui, sur recommandation du Ministère de l’Intérieur, a dissous le Conseil Municipal de Bordiighera tandis qu’une prévision du même type peut se faire pour celui de Ventimille, une commission étant à l’œuvre pour le monitorage d’une situation que le même sénateur Pisanu a défini de « non confortante ( non encourageante) ».
Pour en finir, nous reportons le commentaire de Laura Garavini°, députée à la Camera dei Deputati (Assemblée Nationale) italienne, élue dans la circonscription électorale Europe (elle est résidente en Allemagne et elle possède la nationalité italienne de naissance et celle allemande par mariage) : “ Il ne peut y avoir développement économique et son succès sinon dans le cadre d’une compétition loyale. Et il n’y aura pas de compétitivité jusqu’à quand le respect de la légalité ne sera pas assuré ».