Pour préparer cette rencontre avec Jean-Louis Borloo, le Président du Conseil Général, Christian Estrosi a organisé lundi 17 novembre 2008, un « grenelle départemental de l’énergie ». Cette réunion, qui a mobilisé 200 participants, acteurs économiques, associations écologistes et personnalités locales, a permis de dégager un consensus large sur les besoins des Alpes-Maritimes « véritable péninsule électrique » en terme d’énergie et d’opportunités de développement.
Le Grenelle départemental de l’énergie a permis de définir trois grands axes d’évolution :
1 – Le renforcement du réseau existant dans le respect de l’environnement, notamment grâce à l’enfouissement d’une ligne de 225.000 volts qui « ne devra pas passer par le Verdon ». L’ancien projet de tracé par le Verdon est désormais définitivement abandonné. RTE devra travailler dans le sens de cette nouvelle possibilité et mettre en place des actions urgentes en 2010 et des actions à court terme pour 2015.
2 – L’option d’un renforcement par une ligne de 225.000 volts imposera au département des Alpes-Maritimes d’apporter le complément de ses besoins en production locale, via le développement des énergies renouvelables sur tout le territoire, par des opérations concrètes et dans des délais proches : fermes photovoltaïques, géothermie marine et terrestre… avec le soutien du pôle de compétitivité Capenergies notamment en matière de stockage. Une approche innovante des pompes à chaleur sur eau de mer, avec la référence voisine du Grimaldi Forum de Monaco, a particulièrement retenu l’attention du fait de la façade maritime du département.
M. Christian Estrosi a souhaité un débat ouvert où tous les avis s’expriment et enrichissent les solutions apportées. Il a exprimé son ambition claire pour les Alpes-Maritimes : « En mars 2007, le Conseil européen des Chefs d’Etat et de Gouvernement adoptait plusieurs objectifs pour 2020 dont une proportion de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique, l’engagement de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20%, l’accroissement de l’efficacité énergétique afin d’économiser 20% de la consommation énergétique. En février 2018, à l’horizon des Jeux Olympiques d’hiver, si Nice a le bonheur d’être retenue, soit 2 ans avant la date envisagée, les Alpes-Maritimes et Nice devront atteindre ces objectifs et, pourquoi pas, 30% au lieu de 20. » Il a également rappelé son souhait d’aller vite en utilisant toutes les pistes d’amélioration et a souligné les grands projets qui s’inscriront dans le Plan Climat Energie Territorial.
3 – La maîtrise de la demande grâce aux actions et mesures en terme d’efficacité énergétique. Il faut consommer moins tout en vivant mieux. Cela pose notamment la question des changements de comportement des habitants mais aussi une mutation dans la construction d’habitats économes en énergie, que ces derniers soient publics ou privés.
Vers un éco-urbanisme
En matière d’urbanisme l’éco-cité de la plaine du Var, lieu d’innovation et d’implantation de grands équipements comme le Grand Stade qui sera à énergie positive ; l’éco-quartier de Nice-Méridia, premier quartier français à zéro émission de CO2 ; la requalification urbaine de la zone des Moulins avec les premiers logements sociaux labellisés Effienergie.
L’écoconditionnalité sera un nouveau critère de choix dans l’attribution de subventions publiques ou d’aides au secteur privé.
Les bâtiments tertiaires à construire par le Conseil général des Alpes-Maritimes, la Communauté urbaine Nice-Côte d’Azur et la Ville de Nice, à compter du 31 décembre 2009, devront être à énergie positive. Quant aux logements publics et sociaux, ils devront à la même date respecter la norme de consommation de 50 kwh/m²/an avec la labellisation possible Effinergie. Dans le secteur privé, la norme minimale à appliquer sera, à la même date, 50 kwh/m²/an.
Les bâtiments existants devront eux, à terme, réduire leur consommation à 80 kwh/m²/an. Tous les résidents niçois peuvent d’ores et déjà, grâce à l’étude thermographique réalisée par la Communauté urbaine, connaître le niveau de déperdition de l’énergie de leur logement.
Quoi qu’il en soit toutes ces solutions ne devraient voir le jour que d’ici 2015, et le département risque d’ici là de revivre le black-out du 3 novembre dernier.