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2 novembre 2024

André Bonny, un élu au grand coeur est parti

Nice-Premium : André Bonny vient de nous quitter. Il était votre suppléant depuis 1993, parlez nous de votre association et de votre rencontre politique.

André Bonny (à gauche) avec Rudy Salles
André Bonny (à gauche) avec Rudy Salles
Rudy Salles : Nous sommes entrés ensembles au conseil municipal dans l’équipe de Jacques Médecin en 1983. Lui était chargé des anciens combattants et moi des quartiers. Nous avons exercé chacun des responsabilités de terrain. Nous avons immédiatement sympathisé car nous avions de la politique la même approche: être au service de nos concitoyens. Et puis il y eut à pourvoir un poste d’adjoint au sein de la municipalité. André était candidat à ce poste mais se trouvait en concurrence avec un autre de nos collègues. Je trouvais que, compte tenu de son engagement et de son dévouement exemplaires, il méritait ce poste. Je l’ai donc soutenu dans cette campagne interne. Il fut élu à 1 voix de majorité. J’étais heureux pour lui de cette reconnaissance. En 1993, alors que j’affrontais Le Pen dans la 3ème circonscription, je lui proposais d’être mon suppléant. Il a accepté immédiatement. Nous nous sommes embarqués pour une aventure qui a duré trois législatures, 14 ans durant lesquels il n’y a jamais eu le moindre désaccord entre nous. Il était non seulement un suppléant remarquable mais surtout un ami sincère. Notre relation était faite d’amitié, de respect mutuel, de loyauté.

NP : Quels adjectifs utiliserez-vous pour qualifier la personnalité d’André Bonny?

RS : Intègre, loyal, fidèle, travailleur, courageux, généreux, optimiste…il y aurait tant de qualificatifs élogieux pour le définir que je vais m’en tenir là. Son moral d’acier ne laissait jamais le doute s’installer. Quand il y avait un défi, il se donnait tous moyens pour le relever. C’était un combattant au sens noble du terme.

NP : Il était ancien adjoint aux sports. Quelles étaient les solutions qu’il préconisait pour le grand stade et les autres dossiers sportifs de la ville de Nice? Qu’est-ce qui lui tenait à coeur?

RS : Il avait souhaité que Nice se dote d’un nouveau stade à l’occasion de la coupe du Monde de football. Malheureusement le maire de l’époque Honoré Bailet ne l’a pas suivi. Ce fut une immense déception pour lui. Aujourd’hui nous avions imaginé ensembles le projet de construction d’un nouveau stade à Charles Ehrmann. Il était heureux de pouvoir participer à cette réflexion. Ce qui lui tenait particulièrement à coeur c’était de pouvoir être à l’écoute de l’ensemble des petits clubs Niçois qui font un travail formidable sur le terrain et qui souvent sont oubliés. Il était présent tout le temps dans les manifestations sportives afin de manifester son soutien aux bénévoles et aux jeunes et moins jeunes qui aiment le sport. Je ne voudrais pas terminer sans citer son attachement aux boulistes. Quelques jours avant sa mort, il honorait encore le clos de Pessicart ou encore celui du Passage à Niveau qui l’avaient invité. Les boulistes étaient un peu sa deuxième famille.

NP : Il luttait contre la maladie depuis de longs mois. Etait-ce une façon de l’oublier?

RS : Il avait décidé de ne pas en parler comme pour la refuser. Il ne m’en avait pas parlé, je respectais ce choix. Mais il savait et moi aussi…Chaque matin, je l’appelais et lui demandais de ses nouvelles. Il avait une façon très personnelle de répondre au téléphone. Certains disent allo, lui disait « présent ». Et quand je lui demandais comment il allait, il me répondait « je suis en pleine forme »! C’est une forme de courage que je n’avais pas encore vu. C’est très émouvant d’y repenser aujourd’hui car la souffrance physique et morale qu’il a du endurer en voyant sa santé décliner a du être terrible.

NP : Il était un élu apprécié par le monde politique local. Les réactions ont du être importante non ?

RS : Les réactions sont très importantes. Tout dans son comportement force l’admiration. Les réactions sont à la mesure du personnage exceptionnel qu’il a incarné.

NP : Pour finir, il était ami avec le Président Jacques Chirac. Quels liens les unissaient?

RS : Le Djebel, l’Algérie les unissaient. Mais surtout, Jacques Chirac savait qu’André était le fidèle parmi les fidèles. Il avait créé le comité de soutien à Jacques Chirac dans les Alpes Maritimes. C’était un Chiraquien, un vrai. Le Président ne manquait jamais de me demander des nouvelles de Dédé. C’était une amitié mêlée d’affection. Je sais que le Président a été très affecté par la disparition d’André. Il va nous manquer, il va me manquer comme il va manquer à tous ceux qui le connaissaient et qui avaient appris à l’aimer.

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