Les réactions politiques après l’attentat de Nice n’ont pas toutes brillé par leur pertinence ou leur intelligence. Dominique Estrosi-Sassone a réussi à relever le débat avec un discours poignant.
En ce temps de vulgaire polémique, au lieu de la retenue que le respect de la mémoire des victimes devait imposer sans exception aucune, d’exploitation politique (la primaire de LR en novembre et la présidentielle en mai 2017 n’autorisent pas tout) et de lamentables échanges d’accusations en terme de responsabilité, comment ne pas signaler et souligner le comportement exemplaire de la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone qui, à la suite des passes d’armes entre le gouvernement et l’opposition (dont elle fait partie), a refusé de polémiquer par esprit de responsabilité: « La vérité sera établie à l’issue de l’enquête ».
Et d’expliquer: « Les querelles des uns et des autres doivent cesser, cela discrédite une classe politique déjà bien malmenée par nos concitoyens excédés ».
Femme de caractère, décrite parfois comme autoritaire et hautaine, elle vient de rappeler à ses pairs que la politique, au sens noble du terme, doit avoir et donner du sens, échapper à l’opportunisme, ne pas instrumentaliser les faits et conserver une exigence de morale.
Cette voix singulière qui s’est détachée du choeur des belligérants acquiert ainsi une aura particulière. Il fallait le dire.