Depuis l’attentat qui a fait 84 morts sur la Promenade des Anglais le 14 juillet dernier, Christian Estrosi est engagé dans une vive polémique avec le gouvernement autour du dispositif de sécurité déployé pour l’événement.
En fait, la polémique a pris l’allure d’un duel entre l’ancien maire (mais toujours patron) de Nice et le Ministre de l’Intérieur : une guerre de communiqués… et autres.
Comme l’interview au JDD (spontanée ?, suggérée? ) de la policière municipale Sandra Bertin, en charge du Centre de Supervision, dans laquelle elle accuse un émissaire du cabinet du Ministère d’avoir essayé de lui faire modifier son rapport concernant les faits de la tragique soirée du 14 juillet.
Une version des faits récusée par le Ministre qui a annoncé avoir porté plainte pour diffamation : « il serait très utile que Mme Bertin soit auditionnée par les enquêteurs et puisse leur produire les identités et les fonctions des personnes qu’elle met cause, les mails qu’elle évoque et leur contenu ».
Dans une déclaration à l’AFP, le procureur général de la République François Molins avait peu auparavant indiqué que c’était sous sa « seule autorité et pour les besoins de l’enquête en cours que le 15 juillet, deux brigadiers chefs ont été envoyés au CSU de Nice ».
Une information immédiatement corroborée ensuite par le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, qui, dans un communiqué, a rappelé que « l’enquête relative aux assassinats terroristes de Nice (…) relève exclusivement de l’autorité judiciaire ».
En attendant la suite, une première demande s’impose : pourquoi la policière n’a pas réservé sa version aux enquêteurs de l’Inspection Générale de la Police (la police des polices) qui ont été chargé de reconstituer les faits et les éventuels manquements dans la chaîne de sécurité mise en place conjointement par la Préfecture et la Municipalité pour cette soirée qui, de festive, a viré à tragique ?
Simple imprudence ou volonté de diffuser des informations qui, de toute évidence, auraient du rester confinées dans le cadre d’une enquête si délicate ?
Dans la soiré de dimanche, la Mairie de Nice a diffusé un communiqué de soutien à Sandra Bertin, où on y lit, entre autres » L’ensemble des preuves dont elle dispose devront être produites devant la justice mais nous rejetons les accusations scandaleuses du ministre d’instrumentalisation des propos d’un agent dans un contexte aussi terrible ».
Conclusion : le torchon brûle toujours entre Christian Estrosi et Bernard Cazeneuve.
L’épisode de l’exclusion du premier de la séquence sur la sécurité lors de la réunion nocturne tout de suite après les tragiques faits du 14 juillet est évidemment une cicatrice trop profonde pour être oubliée sans riposte.
C’est ce que disent, sous couvert de l’anonymat, les soi-disant biens informé(e)s…
A suivre !