Depuis le 19 août, au 7 rue Fodéré, la boutique de seconde main a ouvert ses portes. Une histoire de mode, de petits prix, d’environnement et surtout de passion.
Samia, la gérante a créé sa friperie idéale, celle dans laquelle elle aurait aimé faire son shopping. Depuis aussi loin qu’elle se souvienne, la juriste franco-algérienne a toujours été très coquette. Elle a toujours cultivé cette passion pour la mode à des fins personnelles sans qu’elle n’en fasse pour autant son métier jusqu’à se lancer cette année dans l’aventure de la fripe, accompagnée par sa fille Leïla.
Derrière les réseaux sociaux de la boutique, c’est elle qui est aux commandes. La jeune femme a posé des vacances pour aider sa mère à se lancer. Issue de la génération Internet, elle est un atout pour la partie communication en ligne. Et elle n’hésite pas à conseiller sa mère dans la sélection de vêtements qui pourraient plaire aux plus jeunes, de plus en plus tournés vers ce mode de consommation.
Après des mois à réfléchir et mettre en œuvre ce projet, les filles ont ouvert « Au grenier de mamie », samedi 19 août dans le quartier du port de Nice. La boutique est située au 7 rue Fodéré. Elle remplace un ancien cabinet d’ostéopathe.
D’avocate en Algérie à gérante de friperie à Nice
La crise sanitaire du Covid-19 a joué un rôle majeur dans le tournant qu’a pris la carrière professionnelle de Samia. La gérante du magasin habitait alors en Algérie et sa fille Leïla, étudiait à Nice, avant de travailler dans le juridique. Éloignées l’une de l’autre et n’ayant aucun moyen d’être réunies à cause des restrictions sanitaires, la maman confie s’être pris un « coup de massue » et avoir vécu « un vrai cauchemar ».
Une fois les contraintes levées, elle décide de la rejoindre en traversant la Méditerranée pour s’installer à Nice. La Cité des Anges n’est pas totalement inconnue, la famille y avait déjà passé des vacances. « J’avais eu un coup de cœur pour la ville, je m’étais dit que c’était là que j’avais envie d’être », confie Leïla.
Après 26 ans de barreau, Samia s’inscrit à Pôle Emploi en France. Elle trouve des postes de juristes mais entre-temps, l’envie de monter sa propre affaire prend le dessus. Habituée des friperies et déçue de l’offre niçoise, l’idée s’impose plutôt naturellement. « Nous-mêmes qui sommes consommatrices de friperies, on n’en trouvait pas qui nous conviennent à Nice », ajoute Leïla, sa fille.
Écologie et petits prix
Particulièrement sensible aux droits de l’homme de part son parcours professionnel, pour Samia, créer une friperie est aussi un enjeu d’éco-responsabilité. « Les usines textiles sont les plus polluantes. La seconde main ne va pas les empêcher de fabriquer, mais ça participe à diminuer le problème« , explique-t-elle.
Le but premier est ici de proposer la meilleure qualité-prix, « par acquis de conscience ». Déplorant un marché de la seconde main abusif sur les prix, chez elle les prix vont de quatre à une dizaine d’euros. « Par exemple, le jean Levi’s est à 18 euros, même sur Vinted, on ne le trouve pas à ce prix-là », ajoute Leïla.
Chiner dans « un endroit propre et convivial »
Des vêtements, des accessoires, de la lingerie, des maillots de bain et des chaussures chinés « avec amour », sont lavés, repassés et disposés dans cette boutique fraîchement décorée de manière rétro. Ici, le grenier ne rime pas avec poussière, mais avec « un endroit propre et convivial » où les bons plans sont à portée de main. « Certains rentrent avec une appréhension et ils ressortent avec le sourire, et ça c’est notre plaisir », résume la fille de la gérante.
La sélection est variée, il y a des pièces très originales, plutôt vintages comme des articles plus basiques et également une sélection de marques pour hommes et pour femmes. « Au grenier de mamie » se vante aussi de proposer une grande variété de taille.
La friperie est ouverte du mardi au samedi, de 10h à 20h30.