Le grand jour est arrivé pour les centaines de milliers de bacheliers. Dans cette période, plus Bakary Koné que Baccalauréat, il n’est pas facile d’être au point, niveau révision. Les lycéens sortant de l’établissement Guillaume Apollinaire sont plutôt confiants. C’est le cas de Romulus en terminale ES au lycée Stanislas. Détendu et souriant mais fataliste. « J’ai choisi le sujet 2 (une culture peut-elle être porteuse de valeurs universelles ?). On verra bien. C’est un thème qu’on a vu en cours. Je m’attendais à des sujets sur la religion ou la politique. Ce ne fut pas le cas. Maintenant, il faut penser aux autres épreuves plus importantes comme l’économie ou l’histoire géographie ».
Grand jour aussi pour Alain. Il n’est pas bachelier mais ce 12 juin restera gravé dans sa mémoire. Alain attend impatiemment la sortie des ses fils, Thibaut et Thomas, les jumeaux, du lycée Calmette. « C’est un moment spécial, surtout pour eux. C’est l’aboutissement de toute une scolarité. Il sont en ES. Ils sont bosseurs et sérieux et ont bien révisé. Tout dépend du sujet. J’espère qu’ils obtiendront ce diplôme, tous les deux. Je serai très déçu pour eux, s’ils n’avaient pas le bac mais je ne leur en voudrais pas ». Alain, à côté des grilles du lycée, un peu à l’écart de l’effervescence, analyse les sujets pour calmer son stress qu’il a tant de mal à masquer. Parents de bachelier peut être parfois aussi éprouvant que bachelier un peu comme un entraîneur de foot qui est impuissant sur son banc, pendant que ses joueurs livrent bataille.
Antoine et ses trois copines Célie, Natacha et Laura du Lycée Thierry Maulnier papotent et envisagent les prochaines disciplines. Ils avouent avoir eu une petite boule à l’estomac en se réveillant. Antoine, fan de tennis et de Rafael Nadal, s’est efforcé à rester concentré sur le baccalauréat. Ils ont tous quatre choisi le commentaire de texte du philosophe et pédagogue Alain. « Il était compréhensible et les dissertations paraissaient être des pièges aux hors sujets », explique Célie. Tactiquement, ils ont assuré. Comme tous les lycéens en section ES, il est important de ne pas perdre de points avec la philo coefficient 4.
Voici les énoncés :
Série L (littéraire) coefficient 7 :
N’avons-nous de devoirs qu’envers autrui ?
Cela a-t-il un sens de vouloir échapper au temps ?
Expliquer un texte de John Locke sur la propriété.
Série S (scientifique) coefficient 3 :
Peut-on juger objectivement la valeur d’une culture ?
L’expérience peut-elle démontrer quelque chose ?
Expliquer un texte de John Stuart Mill sur la confiance comme fondement principal du bien être social.
Série ES (économique et social) coefficient 4 :
Faut-il préférer le bonheur à la vérité?
Une culture peut-elle être porteuse de valeurs universelles ?
Expliquer un texte de Alain sur l’Economique qui n’est pas le premier besoin de l’organisation sociale.
Quelques citations sur les thèmes abordés :
Autrui :
-« Autrui, c’est l’autre, c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi. » Jean-Paul Sartre.
– « Juger autrui, c’est se juger. » William Shakespeare.
-« C’est au contact d’autrui que l’homme apprend ce qu’il sait. » Euripide.
-« Il faut se prêter à autrui et ne se donner qu’à soi-même. » Montaigne
-« Aimerait-on autrui, si l’on ne s’aimait pas ? » Cardinal de Bernis.
Devoirs :
-« L’amour d’une épouse ressemble au devoir. Le devoir à la contrainte. La contrainte tue le désir. » Jean Giraudoux.
-« C’est le devoir qui crée le droit et non le droit qui crée le devoir. » François René de Chateaubriand.
-« Devoirs : les autres en ont envers vous, mais on en n’a pas envers les autres. » Gustave Flaubert.
-« Quand il sait son devoir, l’homme est un dieu pour l’homme. » Cécilius.
Temps :
-« Il y a des oeuvres qui font passer le temps, et d’autres qui expliquent le temps. » André Malraux.
-« La jeunesse est le temps d’étudier la sagesse, la vieillesse est le temps de la pratiquer. » Jean-Jacques Rousseau.