Suite à la publication, dans l’édition de Nice Matin d’hier, d’une interview du Premier Adjoint à la ville de Nice, Benoît KANDEL, relative à la convocation devant le Tribunal correctionnel du Directeur général de la Semiacs, Christian ESTROSI, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, qui découvre cette initiative, considère que les propos tenus par Benoît KANDEL, mettant en cause la police et la justice, ne lui permettent pas d’exercer ses fonctions d’adjoint en charge de la sécurité en bonne harmonie avec les services de l’Etat.
Dans l’intérêt général de la Ville et pour préserver cette harmonie essentielle à la lutte contre la délinquance, Christian ESTROSI a décidé d’exercer lui-même cette délégation afin de permettre à Benoît KANDEL de pouvoir témoigner librement devant les instances judiciaires. Un Conseil municipal se réunira mardi 3 septembre 2013 pour entériner cette décision.
Il avait été la fleur à la boutonnière de la campagne électorale de 2008 de Chrisitian Estrosi : Un ancien colonel de la gendarmerie nationale adjoint à la sécurité, qui pouvait prétendre mieux ? Sans parler de sa compétence et de son sérieux qui lui avaient valu la promotion au poste de premier adjoint quand Eric Ciotti laissa la place vacante pour se transférer dans le fauteuil de Président du Conseil Général. Et maintenant, le retour en arrière et un passage de la lumière à la disgrâce !
Si le communiqué du Maire se veut volontairement diplomatique, en réalité il s’agit d’un vrai coup de grâce! Un carton rouge sans appel ! Il aura maintenant « toute liberté de témoigner librement devant les instances judiciaires », comme Christian Estrosi l’indique dans un véritable langage vaticaniste. Et tout ça pour une interview dont on comprend mal la raison, le moment et le ton.
Certes, le directeur général (DG) de la Sémiacs (dont Benoit Kandel est le président du Conseil d’Administration) Henri Alonzo, doit comparaître mardi prochain devant le tribunal correctionnel pour harcèlement et agression sexuelle. Le premier adjoint UMP au maire de Nice contre-attaque.
Certes, Benoit Kandel a le droit de dénoncer des « anomalies » dans cette procédure judiciaire mais il n’a qu’un rôle indirect (celui de président de son directeur général) dans cette affaire de mœurs et si le parquet n’a pas considéré essentiel son témoignage dans le cadre de l’enquête il est plutôt curieux qu’il le dénonce au point d’écrire à la Garde des Sceaux et au Ministre de l’Intérieur.
Certes, Benoit Kandel a le droit de faire part publiquement de ses actions et de ses pensées mais franchement cela méritait une confession plus qu’une interview au journal local et ce, de plus, sans en avoir informé le Maire de Nice ?
Reste que la démarche apparait difficile à comprendre à plus d’un titre.
D’abord pour la formation culturelle et professionnelle de Benoit Kandel, un Saint-Cyrien, militaire brillant, habitué à la hiérarchie et peu axé à l’inclination médiatique.
Ensuite, pour l’absence évidente de manque d’intérêt dans cette action. Écrire à deux Ministres pour signifier ne pas avoir été entendu par la Police et le Parquet dans une affaire de mœurs dans laquelle il n’est pas impliqué ?. Pour dire quoi ? Pour justifier ou accuser qui ? Et enfin, le faire avec l’éclat d’une interview qui, bien évidemment, serait lue par tous, et donc aussi par le Maire (doit-on vraiment croire seulement après sa parution ?). Sans préjuger de l’équilibre émotionnel de Benoit Kandel , on appelle ça une belle glissade, A moins qu’ils s’agisse d’une trappe qu’il n’a pas vu s’ouvrir sous ses pieds.
De plus, le même futur ex-premier adjoint et responsable à la sécurité ignorait-il que son étoile avait pâli depuis quelques temps et que quelques amis (Ce sont toujours eux qui sont à l’oeuvre dans ces cas) l’avaient mis dans le collimateur en vue des élections de 2014 ?
Pour ces bonnes volontés, cette interview ne pouvait mieux tomber : Voici donc un acte qui revient tout droit contre son auteur. La parole frappe parfois mieux que le poignard !
Les bonnes places font des envieux/ses et elle sont bonnes à prendre et encore mieux si elles sont vacantes.
De là à penser que Benoit Kandel ait glissé sur une peau de banane, il n’y a qu’ un pas. Malheureusement, c’est l’incident classique : On fait attention au mur parce qu’il est devant soi et on ne regarde pas au sol où se trouve le piège. Reste toutefois la curiosité : Quelle est la main qui a fait malencontreusement « tomber » cette peau de musacée ?
Rendez-vous est au Conseil Municipal du 3 septembre pour observer celles et ceux qui auront l’air sincèrement navrés.