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21 novembre 2024

Bientôt une aire marine protégée le long du littoral niçois ?

Eloïse Esmingeaud
Eloïse Esmingeaud
Journaliste pour Nice Premium depuis mars 2023

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Nice travaille depuis 2020 à la création d’une aire marine protégée le long de son littoral. Les travaux d’étude progressent, le projet devrait se concrétiser d’ici 2024/2025.

La municipalité niçoise aimerait voir le projet d’aire marine protégée bouclé avant la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se tiendra en juin 2025 à Nice. Pourtant aucune réelle date buttoir n’a été fixée, cependant le projet porté par la ville doit voir le jour durant le mandat de Christian Estrosi. Les scientifiques se laissent le temps de pousser leurs études le plus loin possible. « Le temps de la science ce n’est pas cinq minutes », souligne Aurore Asso, conseillère municipale, subdéléguée à l’Aire marine protégée, au littoral, à la mer, et à l’écologie.

Cette aire marine engloberait l’espace entre l’aéroport de Nice Côte d’Azur et le Cap de Nice. Les limites au large n’ont pas encore été définies et son périmètre exact non plus, car il reste à savoir s’il sera question de définir des aires de protection renforcées par exemple.

Le projet niçois est une manière de contribuer à la stratégie internationale annoncée lors de la COP 15 de Montréal visant à protéger 30% des espaces naturels et terrestres d’ici 2030.

Entre juin et août, une campagne scientifique a été lancée. Les fonds marins ont été explorés, scrutés et immortalisés. Sa faune et sa flore ont été recensés minutieusement grâce à une quinzaine de plongeurs scientifiques et biologistes marins. Prises de photos, de vidéos et de notes manuscrites sous l’eau ont été réalisés jusqu’à trente mètres de profondeur.

Faire l’inventaire des espèces pour mieux les protéger

Ce 4 octobre, au Centre Universitaire Méditerranéen (CUM), citoyens, scientifiques, plongeurs, pêcheurs, élus de la majorité et d’opposition se sont rassemblés lors d’une réunion publique. L’objet de ce rendez-vous : la présentation des résultats de leurs études sur le patrimoine naturel sous-marin niçois.

Ce voile bleu que l’on aperçoit depuis le CUM offre bien des richesses. Étoiles de mer, oursins, Saint-Pierre, crevettes, coraux noirs, mollusques, thon, des gorgones, et des dizaines d’espèces à statut de conservation habitent dans cette Méditerrannée, à quelques mètres seulement des galets niçois.

Étudier précisément quelle vie se cache au large de la Promenade des Anglais, de l’embouchure du Var à la limite avec Villefranche-sur-Mer est une étape cruciale dans la construction de ce projet. Ce diagnostic écologique permettra de mettre en place les mesures de conservation les plus adéquates.

Trois laboratoires travaillent main dans la main sur cet inventaire, Ecoseas de l’Université Côte d’Azur, IMEV de l’Université Paris Sorbonne et la station zoologique de Naples Anton Dohrn.

« Un win-win pour l’environnement et l’homme »

La ville de Nice, et la métropole Nice Côte d’Azur, tous deux porteuses du projet tiennent à ce que sa construction se fasse au maximum en concertation avec les Niçois. Cette aire marine est plutôt particulière, car celle-ci est située en zone urbaine, et est loin d’être vierge d’activités humaines. Par définition, cet espace présentera des contraintes sous la forme d’aménagements. Alors l’enjeu de cette création est de protéger la biodiversité tout en favorisant la gestion durable des activités.

Qui dit activités humaines dit aussi pollution. Et sous l’eau, le comité scientifique a observé de nombreux déchets et micro-plastiques, allant de canettes à un lit à barreau en passant par des déchets provenant des activités de pêche. Aurore Asso est convaincue que cette pollution peut encore être résorbée : « Il n’est pas trop tard, si l’on arrive à bien stabiliser les activités humaines et à les rendre de plus en plus qualitatives et tournées vers l’économie bleue pour qu’il y ait une économie qui se développe dans le respect du milieu marin, on va pouvoir préserver ce milieu naturel sous-marin. »

« Il faut arriver à trouver un compromis entre usage et protection, on cherche un win-win pour l’environnement et l’homme », affirme Aurore Asso. En ce sens, une grande concertation volontaire, intitulée concertation bleue avait été lancée le 9 juin dernier et prolongée jusqu’à fin août.

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