« Demander Angela » dans un bar, une pharmacie. Bilan un an après son installation à Nice dans 83 établissements pour protéger les victimes de harcèlement de rue.
Ce dispositif contre le harcèlement de rue s’inscrit dans un projet Européen nommé « IcARUS » dont l’objectif est de « construire avec les citoyens des réponses aux problématiques de délinquance, d’incivilité, que nous connaissons chacune et chacun dans nos vies », détaille Anthony Borré, Premier adjoint au Maire de Nice.
Un commerçant partenaire s’engage selon trois principes : le principe d’assistance, d’information et de communication.
« Demander Angela » : bilan positif
D’après un bilan effectué en mai : 92% des personnes interrogées ont indiqué se sentir rassurée par cette nouvelle action de lutte contre le harcèlement de rue. Elles se disent prête à faire appel si elles en ont besoin.
« Nous avons parmi ces 83 commerçants, trois qui ont eu bonne attitude face à trois personnes différentes. Alors même que la communication sur ce dispositif n’est pas finie, il y a trois victimes qui ont été prises en charge grâce à des commerçants courageux ». Ce qui « incite à aller plus loin », déclare le Premier adjoint au Maire de Nice.
Au lancement, le 20 juillet 2023, les établissements équipés de bouton d’alerte étaient privilégiés, ils étaient 40. Lorsqu’il est déclenché, il permet à la Police Municipale d’avoir accès à l’ambiance sonore du commerce, d’actionner les caméras de vidéos surveillance les plus proches, puis de se rendre sur le lieu rapidement.
Puis, d’autres commerçants ont souhaité adhérer et le dispositif s’est étendu.
Comment ça fonctionne ?
Face au harcèlement de rue qui prend de plus en plus d’ampleur, l’enjeu est d’offrir aux victimes de tout âge, tout genre, de jour et de nuit un refuge. « Demander Angela » permet d’avoir un nom de code connu par 83 établissements du centre-ville (Vieux-Nice et Jean-Médecin), pour informer un état de détresse très rapidement.
Une formation a été dispensée aux salariés des commerces partenaires pour leur donner des réflexes à adopter. À l’issu de la séance de sensibilisation, les commerçants ont pu recevoir un stickers Angela. Il est à accrocher devant leur établissement pour signaler au public. Ils ont également avec une « fiche refuge » et une « carte de visite » avec un QR CODE. Plus discrète, à destination notamment des victimes de violences conjugales, elle offre entre autres des contacts locaux vers qui s’orienter.
Mais au regard des contraintes horaire, les commerçants n’ont pas tous pu dispenser de la formation « sensibilisation ». En ce sens, via le téléphone, il est prévu qu’ils puissent dans le futur y accéder.
Plus largement, ce dispositif permet un regroupement des services d’aides aux victimes. En effet, ce dispositif a été présenté aux associations. De plus, désormais tous les Chefs de la Police Municipale du territoire ont été formé à « Demander Angela ».
Des médiateurs sur le terrain
À six mois de l’expérience, une évaluation a été menée auprès des adhérents. En majorité, ils n’ont pas reçu la venue de plus de personnes en posture de victimes ayant besoin d’une aide immédiatement. Mais, plus de personnes sont venues signaler des faits de comportements inappropriés.
À Nice, le dispositif bénéficie de l’aide de dix médiateurs et d’un chef de service, formés sur les violences de rue. Les médiateurs permettent d’entretenir le lien avec les établissements. Ils recensent de nouveaux établissements adhérents et aussi faire de la communication auprès du public. Une « mission complémentaire », témoignent Anthony Knockaert et Michael Tamazout.