Le site de Valrose, un des sites de l’université de Nice, a été bloqué hier matin par une dizaine d’étudiants membres ou sympathisants du collectif Sauve ta fac 06. Vu le nombre , c’étaitent sans doute des élites révolutionnaires.
A l’aide de barrières et de poubelles, ils ont barré tous les accès au site.
Ce blocage a duré plusieurs heures puis a été levé par les étudiants, partis manifester dans le centre-ville avec les syndicats. On pourrait la définir une occupation ‘temporaire’ .
L’explication de cette initiative est venue des protagonistes : « Contraints par la non-banalisation de la journée de la part de la présidence de l’université de #Nice06, les étudiants en lutte se retrouvent forcés à bloquer Valrose! Tous en manif à 10h#Manif19Avril #NonAuxMastersPayants #NonALaSelectionSociale #Parcoursup ».
« Contraints » – c’est bien ce qu’on lit. Contraints par qui , sinon par eux-mêmes ? Lunaire-n’est-ce-pas ?
Pour mémoire, le collectif Sauve ta fac 06 demande deux choses :
La fin de ce qu’il appelle « la sélection » à l’entrée à l’université et la fin de ce qu’il nomme les « masters payants ».
C’est à dire le retrait de la loi récemment votée par le Parlement. Que ça ? Quelle modestie!
Mais ce jeudi, une autre demande est venue s’ajouter à la liste : reporter les partiels et ne pas noter les absents aux examens pour cette journée du 19 avril.
En fait, le révolutionnaire ( même si temporaire) , ne doit-il assumer jusqu’au bout ?
Donc, ce sont des pseudo-révolutionnaires avec un penchant pour les avantages indus. Etrangement, ça fait un peu petit bourgeois et … grand malin.
Depuis plusieurs semaines, des étudiants et des militants organisent le « blocage » des universités pour s’opposer à la loi réformant l’accès à l’enseignement supérieur.
De telles actions sont devenues rituelles – et elles étaient sans doute indispensables à la commémoration des cinquante ans de Mai 68… Mais sur quels fondements s’appuient-elles ?
Les syndicats étudiants ont coutume d’invoquer, dans ces circonstances, le droit de grève, protégé en France par la Constitution. Mais on oublie trop souvent l’origine de ce droit.
La grève fait partie des équilibres inhérents à une société faite d’intérêts multiples. Si l’on tient au principe qui a fondé le droit de grève, le concept de « grève étudiante », est donc pour le moins douteux.
La deuxième conséquence est plus importante encore : le droit de grève autorise un groupe à cesser le travail. Elle n’autorise pas à empêcher les autres de travailler…
C’est cette règle essentielle qu’il faudrait appliquer aujourd’hui dans des facultés bloquées par des minorités hostiles au « démocratisme » – sans quoi nous risquons de voir gagner de nouveau les méthodes de tous ceux qui, dans l’histoire, ont voulu contraindre les peuples à partager une volonté uniforme.