Le Festival du Livre de Nice, pour sa 28e édition en 2024, aborde une question essentielle. Le courage peut-il être considéré comme une vertu littéraire ? En répondant à cette interrogation, les organisateurs ont choisi de mettre en lumière le combat des écrivains. Qui, par leurs mots et leurs œuvres, ont su défier les adversités, braver les censures et affronter les périls.
Au cœur de cette réflexion, Boualem Sansal s’impose naturellement. Romancier, nouvelliste et essayiste, il est l’auteur d’une vingtaine de livres. Ils ont tous en commun cette force de dénonciation et cette fermeté face à l’oppression. Originaire d’Algérie, Sansal a subi la censure et les persécutions du pouvoir en place dès ses débuts littéraires. Son premier roman, « Le serment des barbares », dépeint sans concession les années noires de la guerre civile algérienne, entre terreur islamiste et corruption politique.
Malgré les menaces et les pressions, Sansal a toujours refusé de se taire. Même après avoir été chassé de son poste de haut fonctionnaire pour ses prises de position, il a choisi de demeurer en Algérie. Il continue ainsi son combat contre l’obscurantisme et l’intolérance. Son dernier ouvrage, « Vivre. Le compte à rebours », nous interpelle sur l‘urgence de résister face à la montée de l‘extrémisme religieux.
L’Hommage à un symbole
En le désignant comme président du Festival du Livre de Nice, les organisateurs ont voulu rendre hommage à cet écrivain engagé. Un symbole vivant du courage littéraire. Du 31 mai au 2 juin, le Jardin Albert 1er accueillera cette manifestation d’envergure. Placée sous la direction artistique de Franz-Olivier Giesbert.
Ce rendez-vous annuel, qui attire plus de 200 écrivains de tous horizons, promet d’être riche en rencontres, débats et découvertes littéraires. L’inauguration, prévue le 31 mai, sera marquée par la présence de Christian Estrosi, Maire de Nice. Ce qui soulignera l’importance de la liberté d’expression dans notre société.
En cette période où le courage semble plus que jamais nécessaire, le Festival du Livre de Nice se présente comme un bastion de résistance et de liberté. Boualem Sansal incarne à lui seul cette conviction que les mots peuvent être des armes. Et que la littérature peut être un rempart contre l’obscurantisme.