Suite de notre enquête sur le Sexe à Nice.
Lingerie et robes de charme au rez-de-chaussé, sextoys et autres accessoires au sous-sol. Un local lumineux, aux vitrines élégantes. Les clients se sentent chez Sulfurique comme dans n’importe quel magasin de prêt à porter, mais en bien plus sexy. « Les gens ont besoin de s’érotiser sans pour autant tomber dans le vulgaire. Si l’on entre ici pour un soutien-gorge, on peut aussi découvrir des accessoires qui permettent de vivre sa sexualité pleinement ».
« Tout a commencé en 2000 avec la création d’un site de vente par correspondance sur Internet ». Caroline a la quarantaine, elle est mère d’une fille de 18 ans, et rien ne la poussait vraiment vers ce milieu. Elle ouvre le site « parce que c’était rentable ». Mais avec son associé Nicolas, ils font vite face à « une très forte demande », qui les incite à ouvrir en 2004 un magasin dans le Vieux Nice. « Aujourd’hui, le site et le magasin, c’est du 50/50. Les clients ont l’avantage d’un site fiable et discret ou bien d’un espace agréable et sans tabous, où ils peuvent essayer toutes les tenues librement ».
« Les gens osent nous parler »
La recette de Caroline est simple : « cultiver l’esprit anglo-saxon » qui mise aussi bien sur la performance que sur la sympathie avec les clients. « Mon rôle est de décomplexer certaines femmes sur leur physique ou de prendre dix minutes pour faire office de sexologue auprès de couples cherchant à pimenter leur relation. L’essentiel est de dédramatiser les problèmes en rappelant que le sexe est d’abord un plaisir ». Elle s’interrompt pour conseiller à un couple d’âge mûr un club échangiste sur la Côte d’Azur. La clientèle mélange des habitués du milieu et des couples ou des touriste qui n’ont jamais fréquenté de sexshops auparavant. « Les gens entrent facilement car nous entretenons une image bon chic bon genre, à l’opposé de l’atmosphère glauque de beaucoup de sexshops. C’était une galerie d’art avant, et c’est cette dimension esthétique qui nous protège des a priori ».
Dynamisme et intimité
Sulfurique, c’est un peu l’épicerie fine de l’érotisme. Un établissement de qualité qui propose pourtant des « prix grand public ». « Pour attirer de nouveaux clients, parfois déroutés par des sextoys hors de prix, nos tarifs débutent à 10€ ». En concurrence avec les magasins de lingerie et les sexshops, la boutique sait rester dans le coup. « Nous avons des exclusivités sur Nice. Par exemple le vinyl que nous sommes les seuls à faire, ou des marques comme Dreamgirl. ». Autre spécificité chez Sulfurique : « les tailles vont jusqu’au 46, quand c’est possible ». Mais c’est souvent à Caroline de convaincre les femmes de leur sensualité. « J’ai parfois des clientes magnifiques mais qui ne s’assument pas du tout physiquement. Je les poussent alors à essayer certaines tenues sexy et lorsque qu’elles se voient c’est une révélation ». Du côté des hommes, pas de jaloux puisqu’une bonne partie du magasin leur est consacrée. On trouve des sextoys spécifiques, comme les machines à succion, de nombreux strings, des combinaisons et divers costumes, du pompier à l’infirmière. Et là, surprise : « comme souvent pour s’habiller, les hommes ont moins de mal que les femmes. La plupart d’entre eux savent très bien ce qu’ils veulent, et c’est rare qu’ils aient de gros complexes ». Mesdames, chez Sulfurique, le beau sexe n’a plus à se cacher.
