Elle a rejoint l’Union sur le tard et le 23 juin, ses électeurs s’exprimeront sur leur éventuelle décision de partir plus tôt. Bien que le référendum soit non contraignant, il est inconcevable que la Grande-Bretagne décide de rester si le verdict de ses citoyens est de sortir de l’Union.
En collaboration avec un spécialiste qui pour raison de son statut se présente sous un nom de plume, Nice Premium offrira à ses lecteurs une série de 4 articles ( un chaque lundi) d’analyse qui pourront les aider à mieux comprendre les enjeux.
Au cours des années, le centre du débat britannique sur l’Europe s’est déplacé. Dans les années 1960 et 1970, la question était de savoir si la Grande-Bretagne pouvait se permettre de ne pas rejoindre ce qui était alors la Communauté Économique Européenne.
La crainte était que le Royaume-Uni ne soit coupé du marché qui avait alors la croissance la plus rapide du monde et que son partenariat avec les États-Unis soit également mis en péril : l’alliance occidentale devait se composer de deux piliers, et l’Europe, plutôt qu’une Grande-Bretagne amoindrie, serait l’un d’eux.
Aujourd’hui, c’est l’affaiblissement, plutôt que la puissance de l’Europe, qui est au cœur du débat au Royaume-Uni. Les Britanniques estiment qu’ils s’en sortent plutôt bien, contrairement à l’Europe. En effet, depuis le krach de 2008, l’UE est marquée par l’échec. En dehors de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, il n’y a eu presque aucune croissance économique.
Elle ne peut pas défendre ses frontières contre les terroristes (« L’Europe n’est pas sûre » proclame Donald Trump). Ses institutions manquent de légitimité. Composée de 28 membres quasi souverains, elle ne peut pas agir, mais seulement publier ses intentions d’agir.
Rien d’étonnant à ce qu’un mouvement se prépare pour reconquérir la souveraineté nationale, où persiste encore un pouvoir décisionnel.
par Marmaduke