Premier budget de l’Etat (66,5 milliards d’euros), un mastodonte administratif, un paquebot de croisière (12,4 millions d’élèves, 855 000 enseignants) difficile à gouverner du fait que beaucoup (trop) s’en immiscent (politiques, professionnels, familles), l’école est l’objet de toutes les convoitises, de rêves et parfois de cauchemars.
Elle est éternelle réforme que tout le monde demande et que tout le monde critique, elle est la clé de notre avenir: sans le savoir, rien n’est plus possible sans elle pour un individu ou une société.
C’est aussi un lieu privilégié pour la formation de nos valeurs et de nos consciences: c’est là que la République forme ses citoyens.
La rentrée 2015 n’échappe pas aux tensions de toutes celles qui l’ont précédées… et de toutes selle qui la suivront.
L’année dernière, il y avait eu le psychodrame (il est vrai organisé pour des raisons politiques) de la reforme des cycles scolaires, cette année on aura l’enseignement moral et civique pour tous, la rénovation des programmes de maternelle, et on annonce, à court terme, comme présenté en septembre pour une application dès l’année prochaine, celui du brevet du CP et de 3ème ainsi qu’une refonte du système de notation.
L’école forme et les français sont de plus en plus scolarisé : brevet, bac, enseignement supérieur. les chiffres confortent cet effort et les résultats qui vont avec.
Pour autant, cette tendance positive dissimule des réalités plus complexes. Le flux de « décrocheurs scolaires » reste élevé : chaque année, environ 140 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme équivalent au baccalauréat.
Alors…
Sociologue de formation, homme de culture aux multiples facettes, professeur de communication et information ( ça tombe bien… ) , Emmanuel Ethis* ( 47 ans, un jeunot pour la fonction!) vit sa première expérience de Recteur d’Académie.
Accompagné d’un staff qui souligne sa conception du travail d’équipe, il a le verbe clair une une approche optimiste: » Nous devons être fier de notre école »- dit-il lors de la présentation de l’année scolaire qui commence ce matin.
« Une école qui doit être exigeante et juste »- dit-il dans la continuité – » pour un avenir plus juste des nos jeunes ».
Face aux polémiques politiques de ces derniers temps, sa position est sans nuance: » Les reformes doivent être l’occasion d’un débat collectif ».
Pour lui, « l’école est la représentation du pacte social : les valeurs républicaines sont plus fortes que nous ».
En marge de cette conversation, deux informations intéressantes: l’une, la reforme territoriale en phase d’application ne touchera pas l’organisation des Académies. Donc, celle de Nice (qui fêtera, cette année, son demi siècle) ne sera pas fusionnée avec celle de Marseille-Aix comme on pouvait le craindre.
L’autre, malgré toutes les suppositions diffusées (par manque d’information ou autre utilité politique), les écoles ne sont pas un lieu d’indiscipline et de subversions. Les divers épisodes de comportements inappropriés et quelques violences sont contenus dans des proportions tout à fait acceptables dans le contexte qui leur est propre.
Les enseignants et maîtres ne sont pas non plus laissé seuls et à l’abandon: des services internes jouent un rôle de veille et d’intervention au quotidien.
Comme il a été dit: » si on ne communique pas beaucoup c’est aussi parce que il n’y a pas grande chose à dire ».
Les évolutions majeures de la rentrée 2015
l’entrée en vigueur du nouveau programme en maternelle, la mise en œuvre de l’évaluation des élèves en français et en mathématiques dès la classe de CE2 mais aussi le 1er degré au cœur des préoccupations, la nouvelle carte de l’éducation prioritaire, la préparation de la réforme du collège en 2016, le numérique pour développer les compétences des élèves et le droit au retour en formation.
L’académie s’engage afin de mieux transmettre les valeurs de la République, cela se traduit à la rentrée par la création du parcours citoyen, par la mise en œuvre du nouvel enseignement moral et civique, une formation à l’enseignement de la laïcité et des valeurs de la République, la mise en place de la réserve citoyenne de l’éducation nationale et du service civique, une approche globale du climat scolaire, la lutte contre le harcèlement scolaire, l’installation d’une culture de l’égalité entre les filles et les garçons et une plus grande ouverture sur l’Europe et le monde.
- Emmanuel Ethis, professeur en sciences de l’information et de la communication, a été nommé recteur de l’académie de Nice le 31 juillet 2015. Il présidait l’université d’Avignon et des pays de Vaucluse depuis 2007 et a été membre du conseil d’administration de la CPU (Conférence des présidents d’université) à compter de juin 2012.
Diplômé de l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) il est Sociologue des arts et de la culture.
Depuis décembre 2013, il est vice-président du Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle.
Décorations : chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre national du Mérite, chevalier de l’ordre des Palmes académiques, officier de l’ordre des Arts et des lettres
La CGT Educ’Action 06 et la Coordination Syndicale Départementale CGT des Agents Territoriaux dénoncent les conditions de la rentrée 2015 dans l’Éducation nationale.
Pour ce qui concerne les personnels enseignants et non-enseignants de l’Éducation Nationale, la CGT Educ’Action 06 appelle à faire grève le 4 septembre: un rassemblement est prévu à 12H30 devant le rectorat.