Devant l’état d’exaspération (sic!) des chefs d’entreprise et de leurs salariés, l’UPE06, la CGPME06, le Medef 06, L’UPA et l’UNAPL 06 appellent les chefs d’entreprises et les salariés à se mobiliser en nombre ce 11 décembre, pour réclamer «Plus d’Economie(S), pour Plus d’emplois» et brandir un carton jaune en signe d’avertissement à l’encontre des politiques économiques et sociales actuelles.
Yvon Grosso, Président de l’UPE06 : « Notre organisation patronale peut être une force de proposition, voire aussi quand c’est nécessaire une force de contestation. Cette action collective d’information et de sensibilisation est fondamentale. Elle doit montrer aux pouvoirs publics quelle est la réalité de notre situation économique, mais également affirmer que des solutions existent pour redresser la situation, retrouver de la croissance et créer des emplois. C’est le double objectif de cette mobilisation ! ».
Des « patrons » qui organisent une manifestation et qui appellent les salariés à y participer, on n’avait jamais vu ça, même sur la Côte d’Azur. A vrai dire, ce n’est pas l’innovation à laquelle on peut s’attendre des entreprise et dont on a besoin pour faire avancer les choses… Bien au contraire, ça sent le pharisaïsme à plein nez !
Il y a chez ces gens un paradoxe : D’un côté exigent, moins de réglementations et de taxes et à plutôt à caractère ultra-libéraux, de l’autre, demandant le maintien des aides européennes, une protection du gouvernement face à la concurrence mondiale, donc, en dernier ressort, un État providence.
Tout ça est-il crédible ?
Cette manifestation, au delà des hypocrisies et contradictions de ses meneurs, exprime un mal-être d’une large partie des entrepreneurs. L’horizon politique et économique est cruellement bouché ? Alors que faire ? D’abord agir pour une politique où le moins-disant social ne soit pas la dénominateur avec des règles intra-européennes pour éviter l’actuelle concurrence déloyale, notamment des pays de l’Est.
Mais, avant tout, ne serait-il pas le temps d’arrêter ces initiatives extrêmes, démagogiques et inconséquentes et réaliser un front regroupant les forces économiques et sociales réellement attachées à la res publica en laissant de côté les ambitions personnelles ?
Se contenter des slogans (Pour une France gagnante) et préférer les petites phrases aux dépenses de la cohérence de la pensée ne va pas certainement dans la bonne direction.
Disons le haut et fort: ces contestations hétéroclites et hétérogènes ne font pas de sens. La surenchère politico-professionnelle, que ce soit locale ou nationale, ne génère que des polémiques sans lendemain…Les pleurs sont souvent brefs !
On est à la fin d’un modèle de développement et il faudra être capable d’en construire un autre. Face à cet énorme défi, il faut donner de l’espoir et des perspectives. C’est ce qui manque aujourd’hui et que le gouvernement actuel a tant de mal à faire.
Mais, peut-on croire raisonnablement que tout a commencé le lendemain du 7 mai 2012 ? Soyons sérieux un instant… Tout au moins intellectuellement !
Finalement, doit-on se demander s’il faut sauver le capitalisme des capitalistes ?