Depuis six jours, Port-au-Prince, la capitale haïtienne est un véritable chaos après le violent séisme, de magnitude 7 sur l’échelle de Richter, qui l’a frappée. Un grand nombre de bâtiments se sont effondrés. Des milliers de corps jonchent les rues. Face à ce désastre, de nombreuses associations s’organisent pour venir en aide à un État en détresse.
Le Secours Catholique fait appel à des dons uniquement financiers. Sa particularité ? Il travaille au sein du réseau Caritas internationalis. Cent soixante-quatre caritas sont présentes dans le monde. Elles ont la même vocation que le Secours Catholique : apporter leur soutien aux plus démunis. « En cas d’urgence, l’argent collecté est envoyé à la caritas en fonction de ses besoins », confie Michel Fraisse, Directeur départemental du Secours Catholique. Haïti est bien sûr pourvue d’une caritas. « Avec ce système, on évite les sommes ponctionnées du fait de la corruption ».
De son côté, la délégation départementale de la Croix rouge des Alpes-Maritimes envoie les dons qu’elle reçoit au siège central à Paris. Les personnes qui ont versé leur obole se verront délivrer un reçu fiscal. La Croix rouge française travaillant avec la Croix rouge internationale « acheminera l’argent en Haïti au fur et à mesure des besoins », précise Sylvie Demangeat, Présidente de la délégation vençoise de la Croix rouge. « Nous travaillons toujours en concertation avec le pays », ajoute-t-elle.
De l’argent oui, mais pour quelle utilité ?
Avant de savoir comment vont être utilisés les dons, la caritas haïtienne doit procéder à une évaluation pour définir les différents besoins. Michel Fraisse émet ensuite des suppositions : « pour le moment, il est probable qu’il y ait une phase vraiment d’urgence c’est-à-dire mettre les gens à l’abri, leur permettre de dormir sous un toit, de se nourrir, d’avoir des vêtements pour ceux qui ont tout perdu ». « Puis viendra la phase de reconstruction. Une fois que la vie des personnes a été assurée, il faut reconstruire les maisons, permettre aux artisans d’avoir à nouveau des outils etc ».
Pour la Croix rouge, il s’agit en priorité « d’évaluer les personnes qui sont dans le besoin, de leur donner une certaine somme pour qu’elles puissent redémarrer, on leur donne du matériel que l’on achète, on recycle l’eau pour qu’elle soit potable », énonce Sylvie Demangeat. « Après on évalue les dégâts en fonction. On reconstruira d’abord les écoles et les centres et petit à petit des maisons. Cela se fait sur des années », poursuit-elle. Des années pour que cet État retrouve son aspect d’origine. Quant aux âmes, elles sont à jamais meurtries…