Nice accueille les 28 et 29 septembre la 3e édition du Nice Climate Summit au Palais de la Méditerranée. Un événement international co-organisé avec le journal économique indépendant La Tribune et sponsorisé par Total Energies.
L’événement a fait parler de lui, avant même l’ouverture officielle, ce 28 septembre au matin. En effet, devant le Palais de la Méditerranée, une trentaine d’activistes écologistes se sont réunis pour dénoncer un « sommet du greenwashing ». Sur leurs pancartes confectionnées pour l’occasion, on pouvait lire : « Ils n’ont plus d’eau ? Qu’ils boivent du pétrole ! » , « Nice bétonne et détruit des terres agricoles !!! » ou encore » #DIRTYBUSINNESS SUMMIT ». Ils reprochent tous la présence de « beaucoup trop de gros pollueurs » et s’indignent des sponsors de l’événement.
Total Energies et le Crédit Agricole sont les grands partenaires du Nice Climate Summit. « Les deux plus gros sponsors investissent à 90% dans les énergies fossiles, il y en a un qui est attaqué pour pratiques commerciales trompeuses », déplore Hélène Granouillac, membre de l’Alliance écologique citoyenne des Alpes-Maritimes et élu d’opposition à Nice. La participation du président du directoire de l’Aéroport de Nice fâche. Dans les rangs, la lutte contre l’extension du terminal 2 est toujours hautement contesté.
Christian Estrosi, maire de Nice, est arrivé à pied sous les huées des manifestants, citoyens, scientifiques, et associations présentes. C’est avec moquerie qu’il a répondu aux manifestants. « Je vous adore. Je serais tellement malheureux si je ne vous avais pas », a-t-il ironisé, avant de vite s’engouffrer au sein du Palais de la Méditerranée où il était attendu pour lancer ce sommet du climat.
« On ne prétend pas résoudre la question du climat »
La lumière s’éteint et un clip commence sur fond de musique épique. Les images de la planète Terre et les catastrophes naturelles qu’elle subit défilent avant de laisser apparaître les thématiques à aborder pendant ces deux journées. On y lit : science, mobilité, aviation, atmosphère, guerre de l’eau, foret, océan, drones, IA, data, transition, politique, finance, territoires, innovation et biodiversité.
C’est Jean-Christophe Tortora, président de la Tribune qui ouvre le sommet dans « la capitale de la Mediterrannée ». Un rendez-vous qui s’est voulu international, avec la présence d’une délégation d’hommes politiques étrangers et qui compte 2 200 inscrits pour les deux journées de conférences et de débats.
L’entrepreneur prévient : « Cet événement n’a pas la prétention de résoudre la question du climat. Mais, aujourd’hui, il y a un enjeu important, c’est que les Français doivent tous avoir accès au même niveau d’information et de pédagogie sur la question du climat ».
Face aux mécontentements et au boycott, le Toulousain assume avoir communiqué avec transparence sur les partenaires qui aident au financement de l’événement. »Je peux comprendre que certains contestent le fait que peut-être, certains énergéticiens ne doivent pas être partenaires de ce type d’événements. Nous, on est un journal, on ne fait pas de politique, on n’a pas vocation à exclure telle ou telle entreprise, on n’a pas la légitimité de distribuer les triples A du climat », explique-t-il.
« Nous sommes entrés dans l’ère de l’exeptionnel »
C’est au tour de Christian Estrosi, président de la métropole NCA, co-organisatrice de la manifestation de s’avancer sous les applaudissements de l’assemblée. En préambule, l’édile niçois cite les rapports du GIEC, comme référence. « Il nous annonçait d’abord +2 degrés d’ici la fin du siècle, on penche aujourd’hui vers +4 degrés, et certains évoquent même plus sur 6 degrés. »
« Nous sommes entrés dans l’ère de l’exceptionnel, c’est désormais la nouvelle norme. Et nous voyons bien que les choses s’accélèrent aux quatre coins de la planète, aucune région n’est épargnée », affirme-t-il solennellement, après avoir mentionné la Tempête Alex. « Un épisode méditerranéen que nous avons vécu ici, au plus profond de notre chaire« , spécifie-t-il.
Ce discours d’ouverture est aussi pour lui, l’occasion d’évoquer avec fierté les efforts en matière de dérèglement climatique menés par la ville et la métropole. « C’est parce qu’on connaissait le nombre de passagers que nous allions avoir, c’est parce qu’on savait combien de véhicules on retirait de la route qu’on a lancé une ligne de transports en commun en site propre. Il y en trois aujourd’hui, bientôt quatre« , rappelle-t-il.
Il met en avant également ses projets de création d’îlots de fraîcheur dans la ville et surtout de grande transformation de la coulée verte en forêt urbaine de 20 hectares, la Promenade du Paillon 2.0 sans oublier la station d’épuration Haliotis 2.