Les faits sont simples, d’abord la Fondation Lenval a vendu l’immeuble dit Centre Costanzo à Bouygues Immobilier et transféré l’activité ailleurs. Naturellement, la vente a été soumise à suspension (pro bono fine) , donc la Fondation Lenval ne peut pas utiliser le prix de la vente pour d’autres initiatives, ensuite un collectif local (le comité de quartier) s’est opposé à cet acte mais ces recours en justice on été déboutés deux fois, en première instance puis en appel (d’où le recours au Conseil d’Etat), et enfin la Mairie, qui n’a pas fait valoir le droit de préemption au moment de la vente, a octroyé à Bouygues Immobilier les permis de construire demandés.
On pensait l’affaire classée au delà de son mérite. Mais… les récentes (et sibyllines) déclarations de Christian Estrosi ouvrent à nouveau ce dossier. L’opposition s’empare du problème et assène ses vérités.
Tout le monde se demande ce qui est en train de se passer, pourquoi… et « cui prodest » ?
On attend la suite…
CENTRE COSTANZO : PATRICK ALLEMAND INTERPELLE LE MAIRE
Je viens d’écrire au maire de Nice qui veut désormais sauver le centre Costanzo.
Je m’en félicite mais en même temps je ne peux m’empêcher de poser plusieurs questions. Il est curieux en effet que le maire ne découvre que maintenant l’intérêt architectural de cet édifice sur lequel je l’avais alerté par courrier du 12 mai 2010 (copie en pièce jointe + réponse d’Alain PHILIP, Adjoint au maire, délégué à l’urbanisme).
- Pourquoi ne pas avoir préempté lorsque la fondation Lenval a vendu à Bouygues ?
- Pourquoi avoir délivré le permis de construire ?
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Pourquoi avoir rejeté le vœu présenté par le groupe Changer d’ère lors de la séance du Conseil municipal du 25 juin 2010 ?
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Pourquoi un tel silence du maire pendant 18 mois alors que de nombreux élus, comités de quartier et simples citoyens se sont mobilisés contre cette démolition ?
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Quelles contreparties sont en cours de discussion avec le groupe Bouygues pour que ce dernier renonce à ses droits à bâtir ?
Je réclame toute la transparence dans cette affaire.
Déclarations de Jacques Victor ( conseiller général PC, élu du canton):
« Après 18 mois de silence, Christian ESTROSI découvre le Centre Costanzo et il veut jouer les médiateurs auprès de ses amis bétonneurs de Bouygues immobilier.
Il a fallu tout ce temps au Maire de la Ville pour engager cette médiation (comme nous l’apprend Nice-Matin du 23 septembre), pour reconnaître que « le Centre Costanzo est un patrimoine intéressant de ce quartier, il est pour moi dans la lignée de la Gare du Sud ou du Palais de l’Agriculture ».
Mais pourquoi n’a t’il pas écouté en son temps le Comité de Quartier Riquier –Risso – Barla – République, les riverains ainsi que mes différentes interventions ?
Pourquoi a-t-il obligé toutes ces personnes à devoir recourir à la justice alors qu’il avait toute latitude de racheter ce bâtiment et de refuser le permis de construire obtenu par Bouygues en un temps record ?
Pour ce bâtiment historique, les idées d’une nouvelle destination ne manquent pas pour satisfaire aux nombreux besoins dans le quartier.
On regrettera d’ailleurs que le Conseil Général se soit précipité pour faire déménager le « Carrefour Santé Jeunes » qui rendait de nombreux services à la jeunesse dans cette partie de la Ville. Salles pour associations et vie citoyenne, crèche, lieu culturel, intergénérationnel …. sont autant de propositions que les uns les autres avons formulées depuis 18 mois afin de conserver ce beau bâtiment utile au quartier et éviter un nouveau bétonnage.
Depuis le début, nous n’avons eu en tête que « l’intérêt général ».
Ne seraient-ce pas justement de « petits jeux politiciens » à la veille d’importantes échéances électorales qui ont fait sortir le Maire de la Ville de son mutisme et de son inaction sur cette question, lui si prolixe habituellement sur bien d’autres sujets ?
Nous ne sommes pas au bout de toutes les actions de résistance qui ont, enfin, contraint Christian ESTROSI à s’exprimer. Un résultat à mettre à l’actif des riverains du Centre Costanzo, de la population de Riquier et de son Comité de Quartier envers qui j’ai toujours affirmé ma solidarité active au nom de « l’intérêt général » et du bien public.
Quelle que puisse être la soudaine agitation de Christian ESTROSI sur le sujet.
Nous restons vigilants. L’affaire doit encore passer devant le Conseil d’État et ne pourra s’éteindre que lorsque le Centre Costanzo reviendra à la population.
Les seules batailles qui sont perdues d’avance sont celles qui ne sont pas engagées. Une ouverture apparaît après 18 mois d’action. Nous l’enregistrons comme une avancée mais nous demeurons mobilisés de façons lucide et déterminée comme au 1er jour ».