Le 1er adjoint de Nice Christian Estrosi communique : « Un équipage de Police Municipale est intervenu hier en bord de mer (ndlr: avant-hier) pour vérifier l’application de l’arrêté en vigueur depuis le 18 août à Nice. A ce jour, 24 verbalisations ont été effectuées sur le territoire de notre commune. Des photos montrant des policiers municipaux de Nice dans l’exercice de leurs fonctions circulent depuis ce matin (ndlr: hier) sur les réseaux sociaux et suscitent des propos diffamatoires et des menaces à l’encontre de ces agents ».
Cette histoire du burkini a pris une dimension qui dépasse la réalité : sa créatrice Aheda Zanetti, australienne d’origine libanaise de Sydney*, l’avait conçu, il y a 12 ans, comme un vêtement de mode (un maillot de bain), probablement suivant, sans les connaître, les théories de Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, pour lequel « l’imagination est plus séduisante que la réalité ».
Si la chose n’était pas sérieuse, elle pourrait se prêter à la blaguec: en fait, quand on voit sur les plages certaines silhouettes qui exposent des cuisses matelassées ou des seins comme des mamelles, on trouverait le burkini comme une aide … à l’esthétique. Tout comme pourrait l’être la version masculine pour les nombreux « beaufs » qui n’acceptent pas l’inéluctable loi du temps et qui se prennent encore pour des Adonis alors que…
Considéré comme non conforme aux « valeurs de la République » (qu’en penseraient ceux qui ont rédigé la « Déclarations des droits de l’homme et du citoyen » ?), le burkini est devenu clivant : burkini oui pour certains, burkini non pour d’autres.
Qui a raison, qui a tort ?
Reste que, pas après pas, l’explosion de la cohésion de la société française cédant à l’hystérie et à la surenchère des lois d’exception est un fait avéré.
D’ailleurs les 4 agents qui ont interpellé la baigneuse sur la plage de Nice ont été applaudis par des personnes présentes.
On laisse volontiers aux experts (ou prétendu tels ) les profondes analyses socio-cultuelles et politiques des droits et libertés en danger.
Reste que chaque personne, écrit John Stuart Mill, le père du libéralisme a comme vocation celle d’être libre: « telle liberté doit s’exprimer sans aucune contrainte, avec la seule limite de l’autodétermination ».