Sur la plage, un jeune, barbe de trois jour, et chemise disco que l’on sort pour les grandes occasions, déambule entre les groupes de croyants. Sur le rivages, les gens récitent des passages du Talmud. Les plus jeunes, portant , quand ils sont des garçons, eux aussi, la kippa, fidèles à leur âge, ont prié cinq minutes et font des concours de ricochets. Ce premier monument de notre histoire : la mer Méditérranée débarrasse les pécheurs de leur fardeau. Sans suivre les recommandations du judaïsme, nombreux ont été les poètes qui ont célébré les vertus thérapeutiques de la mer sur l’âme. Chateaubriand le premier.
Le temps de déambuler entre les jeunes qui écoutent le Shoffar ( corne de bélier dans laquelle il faut souffler pour obtenir un son qui vous rapproche de Dieu), et les grands-mères qui trébuchent sur les galets, permet d’être imprégné de cet irrésistible sentiment de respect, qui fait que l’on se met instinctivement à chuchoter dans une église. Ceux qui dérapent se raccrochent aux autres. C’est l’occasion de faire connaissance.
Ils sont à peu près 300 à venir écouter par groupes de 4 ou 5, le son étouffé du shoffar. Alors quelques garçon rougissent devant des filles qui leur sourient. Tous doivent avoir entendu ce son avant la tombée de la nuit. Et dans cette foule mi silencieuse, mi remuante, depuis le balcon qu’offre la promenade sur la plage avec ces gens rassemblés, une Israélienne détaille le rituel : « La cérémonie dure deux jours. Aujourd’hui il y avait prière à la synagogue. Puis les juifs se rendent au bord de l’eau. Il est très important que cette eau ne soit pas immobile comme celle d’un lac par exemple, sinon les péchés ne s’en vont pas. C’est le premier jour de la nouvelle année. Il s’appelle Roch Ha Chana. Dans une semaine, ce sera le Yom Kippour, où chacun sera jugé pour les péchés qu’il a faits cette année, et devra porter dans l’année qui arrive, les peines que Dieu attribuera selon les torts de chacun.
