La problématique des incivilités qui intéresse plusieurs catégories de personnes (Roms et sdf, vagabonds et tout simplement pauvres gens) n’est pas sans conséquence dans la vie d’une cité. On comprend bien la réaction des gens qui souvent subissent les comportements fallacieux ,et parfois malhonnêtes, de certains sujets, quelque fois organisés en réseau criminel pour profiter des citoyens et de leur bonne foi.
Bien sur, il faut être réaliste: depuis que le monde existe, ce phénomène existe aussi et ce dans toutes les villes de la planète, de manière plus ou moins évidente, de proportion plus ou moins importante.
De plus, il est très difficile de faire la part des choses : Distinguer la personne honnête et en détresse, et qui mériterait une attention et une aide alors que trop souvent elle ne trouve qu’indifférence, de celles et ceux qui profitent adroitement de la charité de son prochain allant même jusqu’à en abuser.
Face à cette problématique qui voit la Côté d’Azur en première ligne pour des raisons évidentes dues à son positionnement géographique et à son attrait touristique, et qu’il ne faudrait pas minimiser, même si elle intéresse un pourcentage infime de la population, le bouillonnant maire de Nice, a décidé ne pas y aller par quatre chemins entre réflexion et action.
Voilà donc deux nouveaux arrêtés contre les troubles à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique et un second anti-bivouac.Pourquoi ces mesures ? C’est le Maire lui-même qui l’explique : » Donner les outils juridiques à la police municipale. Avec ces arrêtés elle pourra, en cas d’infraction, relever l’identité des fautifs, leur dresser un contravention et s’ils sont en situation irrégulière les présenter à la police nationale ou les conduire dans des structures d’accueil ».
Et pour compléter l’arsenal de nouvelles mesures, vendredi, à l’occasion du Conseil Municipal, un nouveau règlement des parcs et jardins sera voté alors qu’une nouvelle brigade sera spécialement affectée pour que ces lieux de fréquentation des personnes de tous âges et particulièrement des tous petits, restent des endroits de quiétude et de partage. Ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui.
Du grand jeu qui permet à Christian Estrosi de sortir son chapelet et égrener ses féroces critiques vers sa cible favorite, le Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls coupable, selon lui, de trop de tolérance (Nice, sous les différents gouvernements de droite était vraiment un Jardin d’Eden ?), et, de par la même, faire un clin d’oeil
à un électorat droitier en pleine frénésie sécuritaire et qui pourrait lui tourner le dos à l’occasion de la prochaine élection municipale.
D’ailleurs l’évidence est là : L’ordre public et les incivilités sont devenues un élément sur lequel les autorités surfent volontiers pour s’en attribuer les mérites vis-à-vis d’une opinion publique chauffée à blanc par une opération de propagande certes fort habile mais qui a fini, probablement, par dépasser les objectifs de ses inspirateurs.
Un commentaire tout de même pour la délicatesse de la question : « Adelante con judicio » faisait dire Cervantes à un Don Quichotte attiré par des aventures qui ne finissaient jamais comme espérées.
Tous les fautifs ne sont pas des dangereux délinquants et souvent la pédagogie sert plus que la répression. Il sera fort utile que des policiers spécialisés, et connaisseurs des faits et des causes qui les produisent, sachent faire la part des choses entre les épisodes criminels et les mauvaises habitudes comportementales.Même la Sainte Eglise Romaine fait la différence entre les pêchés véniels et ceux dit « mortels » : Pour les premiers quelques « pateravegloria » suffisent pour leur rémission, pour les autres…
Il est donc de bon aloi que ce genre de problèmes soit traité avant tout avec bon sens, sans se laisser prendre par une trop grande attention vers les urnes qui dans quelques mois accueilleront les bulletins de vote de la municipale 2014.