Le vote pour le Président ainsi que les vice-présidents de la Métropole Nice Côte d’Azur a eu lieu ce vendredi 19 juillet 2024. Sans surprise, Christian Estrosi est réélu président face à Christophe Trojani.
C’est au Centre Universitaire Méditerranéen que le vote a eu lieu ce 19 juillet 2024. Neuf jours après sa démission, Christian Estrosi est réélu président de la Métropole à 93 voix, contre Christophe Trojani à 21 voix. À prendre en compte également que le vote a compté six votes blancs. Ce conseil métropolitain a également élus les vingt nouveaux vice-présidents.
Même Président = non au changement ?
Le doyen du conseil, Roger Maria, également maire de Clans, préside l’assemblée le temps d’élire le nouveau président. La majorité des membres du conseil étant présents, le quorum est atteint et l’élection peut donc commencer. Néanmoins, monsieur Trojani a souhaité prendre la parole avant le vote. Il lui a été refusé. « Ce n’est pas un temps de campagne, mais de scrutin« , rappelle Roger Maria. Les premières tensions apparaissent donc puisque Philippe Vardon se lève et essaye d’aller parler au doyen. Les résultats sont sans appel, 21 voix pour Christophe Trojani, 6 votes blancs et 93 voix pour Christian Estrosi.
Après un hommage aux sept victimes dans l’incendie du 18 juillet, Christian Estrosi poursuit son discours sur sa réélection : « Les résultats du vote de ce matin sont clairs […] En votant aussi largement pour ma candidature à 81%, vous avez clairement exprimé votre volonté. Ni lepéniste ni mélenchoniste dans cet exécutif« . Il a également rappelé certains des accomplissements de la Métropole depuis sa création il y a douze ans. Ses liens étroits avec l’arrière-pays sont aussi mis en avant. Il n’a bien sûr pas omis les défis économiques comme l’investissement de 476 millions d’euros en 2024 pour la Métropole. Malgré certaines oppositions, il tient à rappeler qu’on « ne gère pas la Métropole comme on gère un livret A« .
Les défis écologiques sont aussi à prévoir pour notamment faire en sorte que la Métropole reste habitable et hospitalière. Un plan de modélisation sera mis en place : “avec des scientifiques, des hydrologues, des géographes, pour nous aider à anticiper, notamment sur certains secteurs du haut pays”. Lutter un maximum contre les phénomènes de catastrophes naturelles est donc une des priorités. Et enfin, la sécurité est une part importante de ce programme. Notamment la lutte contre les trafics, avec deux cents expulsions réalisées ces trois dernières années.
L’hémicycle : terrain de guerre politique
Après ce discours, de nombreux élus ont souhaité réagir, autant contre Christian Estrosi qu’entre eux. Philippe Vardon, élu du parti Reconquête!, est le premier à ouvrir le bal. La première phrase de sa prise de parole dicte le ton : “Monsieur le Président fraîchement et étonnamment réélu”. Là où Christian Estrosi annonce la solidarité et l’équité comme principe sous sa présidence, monsieur Vardon demande l’équilibre et l’équité. Dans la répartition des aides financières, mais surtout dans la gouvernance : “C’est pourquoi nous avions avancé la proposition, certes audacieuse, d’une présidence tournante de la Métropole – selon la logique 6 ans / 6 présidents, pour retrouver l’esprit originel de la Métropole. Nous en sommes aujourd’hui plus éloignés que jamais. Et je crains qu’à la fin de cette matinée nous en soyons plus loin encore…” explique l’élu Reconquête!. Il annonce par la suite ne pas prendre part au vote des vice-présidents.
Xavier Beck, lui, explique que faire le choix de s’allier avec l’extrême-droite ne fait pas automatiquement de vous un fachiste. Il donne notamment l’exemple d’un élu présent dans la salle, Gaël Nofri, appartenant au Front National il y a encore quelque temps. Il s’attaque même à Christian Estrosi : “Lorsqu’en 1998 durant les élections régionales vous tentez un accord avec le Front National […] est-ce que vous étiez fachistes ? Je ne le crois pas davantage et vous ne l’êtes pas davantage non plus aujourd’hui”. Gaël Nofri lui réponds un peu plus tard en disant ne s’être jamais caché de ses origines politiques et croyant faire un bon choix à cette époque : “C’est ce qui me permet de dire aujourd’hui à tous ceux qui font ce choix qu’il se trompe et qu’ils s’en mordront les doigts”. Christian Estrosi, lui, invite toutes les personnes présentes à regarder une vidéo envoyée par ses équipes en guise de réponse pour rétablir la vérité une bonne fois pour toutes.
Juliette Chesnel-Le Roux, présidente des élus écologistes, parle elle du pacte de la honte. Elle salue également le courage de certains députés de droite, comme Philippe Pradal, d’avoir retiré leur candidature lors des élections législatives pour faire barrage à l’extrême-droite. “La démission de l’exécutif du conseil métropolitain permettra, ou a peut-être permis de clarifier les positions de certains de ses membres”, explique-t-elle. C’est également un devoir de transparence envers les citoyens, pour l’élu écologique, d’assumer avoir soutenu l’extrême-droite.
Enfin, Christophe Trojani explique que le sens de sa candidature est pour l’esprit d’union. Il indique d’ailleurs se rapporter exclusivement à la charte de la Métropole Nice Côte d’Azur. Un peu plus tard, Pascale Guit-Nicol déclare que c’est une “méthode soviétique et fachiste d’avoir signé cette charte”. Bien évidemment, ces mots ne plairont pas au Président de la Métropole.
Peu de changement pour les vice-présidents
Lors de l’annonce de l’élection des vice-présidents, Christian Estrosi en propose le nombre maximum, soit vingt. Seuls deux élus se sont abstenus pour ce vote. Sur 133 élus pouvant voter, le candidat ayant reconnu le plus de voix est la troisième vice-présidente, Isabelle Bres, avec 113 voix. Seulement quatre postes ont connu une opposition, le quatrième, le douzième, le dix-septième et le dix-neuvième. En revanche, les opposants ont vite été balayés en perdant 21, 21, 21 et 25 voix à 91, 93, 98 et 90 voix.
Les vice-présidents sont donc les suivants :
- Louis Nègre
- Joseph Ségura
- Isabelle Bres
- Anthony Borré
- Phillipe Pradal
- Colette Fabron
- Jean-Jacques Carlin
- Anne Ramos-Mazzucco
- Richard Chemla
- Hervé Paul
- Bruno Bettati
- Pierre-Paul Léonelli
- Roger Roux
- Antoine Véran
- Régis Lebigre
- Agnès Rampal
- Xavier Latour
- Ladislas Polski
- Pascal Condomitti
- Gaël Nofri