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22 novembre 2024

Colère des commerçants : Jacques Peyrat « prisonnier des lois républicaines »

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Victimes de cambriolages et affligés par une recrudescence flagrante de la criminalité, les commerçants excédés du Vieux-Nice ont débarqué vendredi dernier en Mairie. Jacques Peyrat les a reçus. Il leur a promis d’ouvrir la discussion qu’il aura vendredi avec Dominique de Villepin avec leurs doléances. Affaire à suivre… Les commerçants, de leur côté, font circuler jusqu’à demain soir une pétition. Elle sera transmise au Ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, au préfet des Alpes-Maritimes Pierre Breuil et à Jacques Peyrat.


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Chronique extraordinaire d’une violence devenue ordinaire dans le quartier du Vieux-Nice. Cambriolages à répétition, climat d’insécurité ont provoqué l’exaspération des commerçants. Ils se sont réunis vendredi dernier pour trouver une solution et devant l’absence de représentants de la mairie, ils ont décidé de se rendre à l’Hôtel de Ville. Jacques Peyrat les a reçus à l’improviste. Mais le sénateur-maire a regretté « d’être prisonnier des lois républicaines » et qu’il ne pouvait agir que sur les problèmes d’éclairage.

« Je connais les problèmes que vous avez et vous n’êtes pas les premiers à venir me voir. Pour les problèmes sécuritaires mes pouvoirs se limitent à mes arrêtés municipaux que se chargent de faire respecter les policiers municipaux. Ils n’aiment pas que je le dise mais ils ne sont que des gardes champêtres. » Le sénateur maire Jacques Peyrat a répondu aux commerçants du Vieux-Nice venus lui demander conseils pour stopper les violences qui se sont accrues ces dernières semaines dans ce quartier « moteur » de la ville de Nice. Paroxysme de la criminalité : jeudi 12 janvier en fin de nuit avec quatorze cambriolages recensés. Ces actes se déroulent entre 1h et 4h du matin lorsque seuls les établissements de nuits sont ouverts mais les rues désertes. Impuissants, les commerçants, après un entretien avec Christian Estrosi, président du Conseil Général des Alpes-Maritimes et Ministre de l’Aménagement du territoire, se sont réunis aux Distilleries Idéales, rue de la Préfecture. Un symbole puisque ce café a subi deux cambriolages la semaine dernière.

De ce débat, animé autour de Marc Concas conseiller général du Canton, Hubert Boivin Président de l’Union des Patrons, Cafetiers et Restaurateurs des Alpes-Maritimes et Florent Vece président des commerçants du Vieux-Nice, il ressort essentiellement un esprit de corps, un sentiment d’impuissance et un ras-le-bol… Quelques phrases saisies au vol : « Inadmissible qu’il n’y ait aucune présence policière après 23h30 », « On ne peut plus continuer comme ça… Si personne ne fait rien nous serons obligés de nous défendre tout seul », « ce n’est pas seulement les cambriolages c’est aussi la peur, le racket de nos enfants, le trafic de stupéfiants qui s’effectue sous nos yeux » note une mère de famille.

« Nous vivons dans une société MadMax »

Une heure de discussions, de réflexions, d’ébullition et d’exaspération. Les soixante commerçants décident d’aller trouver des solutions auprès du maire. Durant près de deux heures, le sénateur maire discute avec ses invités inopinés. Un véritable moment de démocratie où le maire encerclé accepte de répondre à toutes les inquiétudes. Même si certains de ses propos sont sujets à polémiques, même si Jacques Peyrat n’a pas donné entière satisfaction aux commerçants, son geste est appréciable et citoyen, surtout après un conseil municipal animé.

peyrat-3.jpg Il s’est félicité d’avoir fait un cours sur les institutions et les pouvoirs du maire à son auditoire, n’ayant de cesse de rappeler que tout ce qui concerne la sécurité ressortait de l’Etat et du Ministère de l’Intérieur et donc de Pierre Breuil, préfet des Alpes-Maritimes, et de Nicolas Sarkozy. «Je peux vous promettre de rapporter vos doléances en priorité lorsque je discuterais avec le Premier Ministre Dominique de Villepin vendredi prochain. Ce n’était pas prévu mais étant donné le contexte je parlerais de vous en premier », assure Jacques Peyrat soulignant que c’est très rare de rencontrer le chef du gouvernement. Il évoquera également l’exaspération des commerçants avec le Préfet. Avec honnêteté, il prévient qu’il n’y a pas de solution à court terme. Il acquiesce lorsque les commerçants expliquent leurs peurs. Il livre son sentiment : « Nous vivons dans une société MadMax où les criminels n’ont pas de limites mais avec des lois du XIXème siècle inadaptées ». Il en profite pour régler ses comptes avec Eric de Montgolfier, procureur de la république qui selon lui se préoccupe surtout de Jacques Peyrat : « Son rêve le plus cher est de m’enchrister ». (ndlr : « enchrister » signifie mettre en prison).

Questionné sur la vidéo surveillance, il répond que c’est efficace seulement s’il y a quelqu’un derrière les écrans de contrôle et que les effectifs actuels ne le permettaient pas : « Pour les augmenter, il faudrait accroître les impôts et je ne le souhaite pas ». Il rajoute que Nice est la ville employant le plus de policiers municipaux.

Même réponse pour les rondes de nuit : victime d’un sous effectif mais aussi de la réduction du temps de travail et en insistant sur le fait que les policiers municipaux avaient un pouvoir limité. Il déplore également que les policiers nationaux soient moins nombreux que lorsque Nice comptait 100 000 habitants de moins.

commercant_004.jpg Que peut-il donc faire pour ces patrons de commerces exaspérés à part transmettre les doléances à « ses supérieurs politiques » ? Acte symbolique de son pouvoir : il agite ses collaborateurs pour faire réparer au plus vite les éclairages du Vieux-Nice. « Je vous conseille de faire circuler une pétition. Si cela n’est pas assez vous pouvez toujours manifester : aujourd’hui, il suffit d’être 10 000 dans la rue avec des banderoles rouges pour obtenir quelque chose ».

Quant à ses pouvoirs sénatoriaux il les nuance : « Lorsque j’évoque à la tribune les problèmes d’insécurité à Nice, mes confrères sénateurs raillent en me rappelant que Nice est une Ville riche… »
Depuis cette réunion improvisée en Mairie vendredi, les commerçants tentent de rassembler le maximum de signataires pour qu’enfin des solutions soient trouvées pour stopper les crimes et délits dans leur quartier.

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