Eric Ciotti a fait sien un vieil adage, qui en ces temps de finance innovante et parfois en plein dérapage, s’est un peu perdu: il vaut mieux ne pas avoir de dettes. Et pour cela, pourquoi ne pas vendre les bijoux de famille pour remettre les comptes en équilibre ?
D’où la vente (à un très bon prix) de 4 des 5% des actions que le département détenait dans la société de gestion des aéroports de Nice Côte Azur dans le cadre de sa privatisation.
L’utilisation de ce pactole, 81 millions, a été répartie en deux moitié : l’une pour le désendettement (ce qui diminuera la charge des intérêts dans les années à venir) , l’autre pour donner plus d’ impulsion aux investissements.
Rien de nouveau, puisque le Président du Conseil Départemental s’était déjà exprimé publiquement en plusieurs occasions à ce sujet, suivant le principe que d’abord on communique à l’extérieur, ensuite on fait voter par l’organisme député.
Histoire de bien faire comprendre qui commande et qui doit dire oui.
A chacun son rôle.
Hier donc,en assemblée plénière, la majorité départementale était appelée à ratifier la décision de son Président lors du débat sur l’orientation budgétaire pour 2017, les deux arguments étant liés l’un à l’autre (le dénommé plan de relance de 40 millions venant de la vente des parts de l’aéroport « finançant » les investissements supplémentaires prévus dans budget ). Il a fait comme à l’accoutumée avec la discipline de groupe qu’on lui connait, en laissant aux faibles voix de l’opposition le soin de s’opposer… sans trop s’opposer !
En fait, face à l’offensive d’Eric Ciotti pour lequel, – il est intarissable sur ce sujet – la France est au bord du précipice… (heureusement que le retour du paradis terrestre approche avec la présidentielle 2017) , Madame Gourdon a pris son courage à deux mains pour rappeler quelques menues vérités : la dette qu’on veut diminuer, n’est pas autre chose que celle provoquée par un précédent plan de relance (qui évidemment n’a pas relancé grand chose…) de 400 millions en 2009.
Plus stoïque dans la persévérance, le communiste Francis Tujague a repris la traditionnelle litanie anti-capitaliste. Il faut reconnaître qu’il le fait avec tant de modération qu’on aurait envie de lui dire qu’il a raison pour le savoir content.
Mais le plan de relance n’était pas le seul argument de la présentation du budget 2017: » avec fierté non dissimulée »- ce sont ses paroles – Eric Ciotti a avancé les bons résultats de la maîtrise des coûts grâce principalement à une stabilisation des dépenses de fonctionnement, due principalement à une baisse des effectifs de plus de 700 personnes depuis 2009 et à une politique de contrôle des frais indus par le RSA qui a permis un épargne de près de 32 millions.
Inutile de dire, que les oppositions se sont désolidarisées de cette orientation que Francis Tujague a défini comme une « volonté obsessionnelle » qui a comme conséquence « une diminution des moyens de fonctionnement « .
Enfin, la politique avec un P majuscule a fait son entrée dans hémicycle avec le voeu proposé par Eric Ciotti lui-même, qui exprimait son soutien et sa solidarité aux forces de l’ordre qui se sont mobilisés dans cette sorte de réplique de « Nuit debout » dont ils seraient, cette fois-ci, les victimes et non plus les « méchants ».
La ficelle prés-électorale de cette proposition étant grosse comme une corde, les oppositions, tout en déclarant leur soutien aux forces de l’ordre, ont refusé de participer au vote.
Il ne fallait pas être des le roi du renseignement pour comprendre que cette opération a pour but de chercher les faveurs de ces corps professionnels composés de milliers et milliers d’électeurs.