Bis repetita au Conseil Métropolitain d’hier qui n’a pas manqué son traditionnel test d’endurance et …patience ! Après le Débat d’orientations budgétaire, la majorité (silencieuse) de Christian Estrosi a approuvé le compte administratif 2015 et dans la foulée le budget primitif de 2016. Les oppositions ? Comme disait un vieux routier de la politique se sont… opposées !
Illustré avec le brio qu’on lui connait par le président de la commission des finances Philippe Pradal, le budget métropolitain résume la politique ambitieuse de Christian Estrosi qui veut conjuguer plus d’investissements avec moins de dotations de l’Etat et sans augmentation de la fiscalité locale grâce à une maîtrise des dépenses de fonctionnement.
En fait, les recettes augmentent quand même grâce à la réévaluation annuelle des bases (+3,5% d’impôts et taxes, + 5% de la taxe d’habitation) mais… c’est la faute de la loi.
Car, ce qui augmente de façon progressive est la dette qui file vers 1,5 milliards d’euros et approche le seuil limite de 15 années de désendettement considérée comme la ligne jaune par la Chambre Régionale des Comptes.
Mais comment les oppositions pouvaient laisser passer cette occasion pour ne pas dire à Christian Estrosi ses quatre vérités ?
Si le Président métropolitain revendique pour ce budget « des orientations courageuses, responsables et audacieuses », Marie-Christine Arnautu (FN) lui rétorque « le mur se rapproche à toute vitesse. Alors vous essayez de retarder l’échéance en réduisant vos prétentions en investissement, sauf pour cette fameuse ligne est-ouest dont le choix en souterrain est contestable, en plus d’être hors de prix et risqué ».
Et d’ajouter: » l’annuité de remboursement de la dette est de 83 millions, en face d’une épargne brute de seulement 95 millions en consolidé. Cela suffit à montrer l’impasse dans laquelle vous vous trouvez avec 12 petits millions d’épargne nette. Je vous rappelle que vous augmentez la dette d’un nouvel emprunt appelé pudiquement d’équilibre à hauteur de 189 millions ».
Naturellement, il y celle qu’on appelle la bonne dette (ou vertueuse) qui par l’investissement permet un retour qui, en plus de la rembourser , génère un bénéfice.
Dans le cas de la Métropole, tout se joue autour des dépenses importantes ou excessives générées par la ligne souterraine de la ligne 2 du tramway : le 3/400 millions qui reviennent toujours sur la table.
« Chacun sait qu’une des raisons, sinon la principale, qui a conduit à cet endettement excessif aura été votre choix contestable et contesté de faire passer le tramway en souterrain, ce qui a généré des surcoûts importants. Les travaux du tunnel ont maintenant démarré et le tunnelier est entré en action. Le problème c’est qu’en même temps qu’il creuse le tunnel, malheureusement, il creuse aussi la dette » a rappelé Paul Cuturello (PS)..
Plus nuancé la position de Gaël Nofri ( DVD) : « Vous connaissez ma position sur la Ligne Est-Ouest du Tramway : elle est vitale et nécessaire mais le tunnel n’était pas judicieux car trop coûteux et ne permet pas de requalifier l’espace urbain. Je connais votre positon sur ce même tunnel relative à la vitesse d’exploitation et à la préservation des commerces, nous en avons débattu plusieurs fois… la majorité a tranché, la décision est actée et les travaux ont commencé… »
Enfin, entre les recettes d’utilisation estimées et le remboursement des emprunts à un taux très favorable (moins de 2 %) et étalés sur 30 ans (ce qui permet un remboursement « doux »), qui aura raison entre optimistes et pessimistes ?
That’s is the question à laquelle les Hamlet locaux s’efforcent de répondre !
Un bol d’air pour les finances métropolitaines viendra certainement de la solidarité des autres collectivités : le Conseil Départemental s’obligera pour 50 millions, dont 14 M€ inscrits dans son budget qui sera voté ce jour.
Le Conseil Régional, sous la présidence du même Christian Estrosi, vient de voter un Contrat Régional d’Equilibre Territorial ( CRET) pour 2016-2018 afin de cofinancer des projets qui correspondent à la fois aux priorités régionales et à celles des territoires : la métropole NCA prévoit de soutenir 17 projets pour un montant de près de 50 millions (dont 25 millions en 2016).
L’enjeu est celui-ci : comme l’économie est une science sociale et non pas exacte, chacun peut dire ce qu’il veut.
En quand on parle de temps très longs, comme dans ce cas, on peut faire appel à une expression d’un fameux économiste: « sur le long terme, chacun peut dire ce qu’il veut. De toute manière, personne ne sera là pour dire s’il avait raison ou pas ».
D’autres délibérations de moindre importance ont été votées :
le lancement d’un programme de commandes artistiques autour de la ligne 2 du tramway pour « créer un environnement urbain de qualité » comme il avait été fait pour la ligne 1 : une « belle commande artistique » est prévue pour « accompagner ce projet majeur ».
3,3 millions d’euros est le budget de cette opération: les artistes reconnaissants ne pourront que remercier pour cette munificence. Eux aussi auront leur part du gâteau.
La création du site d’activité du Vallon de Roguez sur un terrain de 3,8 hectares, qui permettra la création d’un parc d’activité pour les PME/TPE , conçu sous forme d’un village d’entreprises paysagé. Il devrait accueillir dans près de 15 000 m2 de locaux, une quinzaine d’entreprises générant plus de 150 emplois.
Les travaux commenceront au 2ème trimestre 2017 et se termineront au 3ème trimestre 2018.
Last but not least: , le groupe Un autre Avenir pour la métropole (gauche) a présenté un voeu (voté à l’unanimité au nom de la solidarité intercommunale) ) pour combattre, par tous les moyens, le fléau des chenilles processionnaires .
Et pourquoi ne pas en profiter pour donner un coup d’oeil à certaines chenilles à deux jambes ?