Lors du Conseil Municipal, il a été question du compte administratif de la ville de Nice.
C’est un « bilan positif, exemplaire dans tous les engagements » se félicite Christian Estrosi. En effet, la ville a réalisé des efforts qui ont permis de diminuer les dépenses de 1,45 % ainsi que de respecter le contrat financier signé avec l’État. Les élus de l’opposition ont quant à eux, décidé de voter contre ce bilan principal 2018.
Patrick Allemand, chef du groupe d’opposition « Un autre avenir pour Nice » s’indigne face à cette analyse « Le compte administratif de 2018 marque une évolution significative par rapport aux comptes administratifs précédents, depuis votre première élection en 2008, la tendance a été de s’endetter toujours plus », il ajoute « Père de la dette vous l’êtes, et vous le resterez ». À travers ces mots forts, Patrick Allemand pointe du doigt, les recettes de fonctionnements qui s’élèvent à 606,4 millions d’euros, représentant une hausse de 8 %. L’impôt et les taxes rapportant à la ville environ 8,5 millions d’euros en plus. Le socialiste dénonce une politique immobilière stricte et difficile « Les droits de mutation ont augmenté de 7,3 %, ce qui dénote un dynamisme du secteur de l’immobilier dans la ville. Je ne suis pas quelqu’un qui se réjouit de voir augmenter le prix des logements à Nice » dit-il. Pour finir, il revient sur les recettes provenant des droits de stationnement « Ces recettes ont augmenté de 47,6 % entre 2016 et 2018. Cela rapporte environ 9 millions d’euros ». Il termine son énumération par « Vous avez ponctionné les niçois tous azimut, mais vous avez gonflé vos recettes ».
« À Nice, on investit 5 fois plus dans les horodateurs que dans la jeunesse »
Remonté, Patrick Allemand révèle le manque d’investissement dans le domaine de la jeunesse et des sports « 559 000 euros en 2017, 527 00 euros en 2018. C’est l’opération Influence ta ville. Souvent, c’est comme ça, moins il y a d’argent plus on communique » s’exclame le conseiller municipal.
Il termine par les dépenses de sécurité en hausse passant de 3,89 millions d’euros en 2017 à 6,89 millions d’euros en 2018 « Ce sont 2,92 millions dans l’acquisition d’horodateurs » rajoute-t-il. C’est dans ce sens que son groupe d’opposition votera contre le compte administratif 2018 « Vous avez donc réussi à rempiler les objectifs de l’État. Nous ne sommes pas liés à ces objectifs puisque nous n’avons pas voté ce contrat financier ».
« On paye plus pour avoir moins »
Fabrice Decoupigny, conseiller municipal d’opposition Europe-Ecologie Les Verts, souligne « Un tour de force » de ce rendu 2018. « Je pensais naïvement qu’en payant plus d’impôts, on pouvait plus investir ». Selon lui, le compte administratif est révélateur de la politique publique menée à Nice. Il s’interroge notamment sur ce que réalise la ville en terme d’écologie « Les dépenses d’environnement sont nulles, 0 euro d’investissement pour lutter contre la pollution et la préservation des milieux naturels ». Concernant les logements sociaux, le conseiller écologiste rappelle le retard de la majorité « Si au moins l‘argent servait aux logements sociaux, on pourrait le comprendre, mais là encore nous sommes dans le rouge avec seulement 12,5 % de logement sociaux soit deux fois moins de ce que la loi impose ». Avec ironie, Fabrice Decoupigny tient à signaler que « Les 6 millions versés au Grand prix de formule 1, lui reste en travers de la gorge », alors que le plan vélo ne représente que 500 000 euros. Les écologistes voteront « Non » à cette délibération dénonçant « Le manque de politique environnementale ».
Le groupe d’opposition, « CNIP-Divers Droite » composé d’Oliver Bettati, Benoît Kandel et Joseph Calza ont également soumis un vote négatif pour l’exercice 2018 du bilan administratif.