Les adeptes de la fumette et autres substances illicites n’ont qu’à bien se tenir. La police compte bien renforcer ses moyens et son efficacité. Lors d’un contrôle, il ne faudra plus seulement souffler dans le ballon pour prouver qu’on est apte à conduire. Voici venu le temps du petit bâtonnet magique. Un coup de langue sur le test salivaire et huit minutes plus tard on peut savoir si oui ou non le conducteur a absorbé des drogues ou produits interdits.
Le test salivaire, approuvé par la Ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, serait un moyen rapide et efficace : « Le procédé est moins lourd, moins coûteux et nécessite moins d’effectif que l’an passé. Il est capital de donner à la police française des moyens pratiques pour lutter contre des conducteurs inconscients ». Pour ce faire, Michèle Alliot-Marie a annoncé la distribution de 52000 tests salivaires aux forces de l’ordre partout en France. Ces derniers devraient surtout être utilisés lors de contrôles au petit matin ou tard le soir à partir de 23 heures.
Un instrument controversé
Seul bémol : la fiabilité du test est remise en cause par ses détracteurs quant à la détection du canabis. Certains spécialistes estiment qu’il n’est pas sûr à 100% et que le taux de THC reste un indicateur trop volatile. Pourtant, l’après-midi d’essais sur Antibes s’est avérée concluante. Sur vingt automobilistes, deux ont été contrôlés positifs. « Contrairement à la rumeur, le test est réactif au canabis même une heure après consommation », confirme le docteur Jean-Marie Menard. « On peut également détecter une prise de stupéfiants remontant à dix, voire douze jours ». La Ministre de l’Intérieur avoue toutefois un point faible. Certains médicaments peuvent faire réagir le test de manière positive.
Celui-ci demeure une première étape sélective dans le processus. Afin de vérifier les résultats, une prise de sang est systématiquement prodiguée au conducteur. Ce n’est qu’à partir de cette étape que le motard ou l’automobiliste pourra être sanctionné. Un conducteur sous l’emprise de stupéfiants risque deux ans de prison, 4.500 euros d’amende et un retrait de six points sur son permis. De quoi réfléchir à deux fois avant de faire la fête.