La Castellada jouée par la Compagnie Miranda revient du 7 au 18 août pour une déambulation nocturne de 2h30 dans le Parc de la Colline du Château à Nice. On a assisté aux répétitions, de quoi vous en apprendre un peu plus sur cet événement.
Après une pause l’été dernier, la Castellada fait son grand retour à partir du 7 août. Le parc de la Colline du Château à Nice accueille la promenade-spectacle, tous les soirs, jusqu’au 18 août inclus. Le spectacle n’est pas nouveau, il est né en 2002 et demeure depuis, en perpétuelle évolution. « C’est vraiment quelque chose qui est maintenant identifié comme un rendez-vous majeur de la culture niçoise », souligne Patrick Mottard, conseiller municipal subdélégué au Spectacle vivant.
En coulisses, les répétitions ont commencé, il y a seulement deux jours. Tout s’enchaîne pour la Compagnie Miranda qui revient du Festival d’Avignon. Avant la première représentation, il leur reste quatre jours, mais les comédiens ont bonne mémoire, les chants et les répliques reviennent vite, le spectacle a déjà repris vie.
Dans la salle du Cube, le QG de la Compagnie, les fauteuils rouges sont envahis de costumes et de décors d’un autre temps. Les costumes ont été en partie prêtés par la Diascomie, le centre de production de l’Opéra de Nice. La Castellada est un spectacle vivant qui se plonge dans le passé. Durant douze nuits d’affilées, la troupe arpentera la Colline à travers une douzaine de saynètes qui racontent chacune à leur manière un épisode de l’histoire de la cité.
Le lieu se prête à merveille à cette performance, car c’est un véritable site historique et archéologique, indissociable de l’histoire de Nice. « C’est 400 000 ans d’histoire et c’est pour ça que l’esprit niçois est si particulier, un peu ronce parce qu’il y a eu des luttes, mais avec un grand cœur », partage Thierry Surace, metteur en scène de la Castellada. De plus, la Colline offre un décor naturel saisissant avec des panoramas sur le port, la Promenade des Anglais ou encore le Vieux-Nice.
« Respecter et valoriser l’histoire de Nice »
Chaque année a sa thématique. « Là, c’est celle du temps. Du temps qui fait des boucles, et que si on ne l’écoute pas, on revit les mêmes erreurs« , explique le directeur artistique.
L’objectif va au-delà de divertir, il s’agit là de « respecter et de valoriser l’histoire de Nice ». Alors, le spectateur est destiné à un voyage dans le temps qui n’écarte pas les parties les plus sombres de l’histoire. C’est une promesse de passer par une belle palette d’émotions, car le ton n’est pas le même sur du théâtre grec que sur de la commedia dell’arte. Se plonger dans l’histoire de Nice, c’est évoquer des figures emblématiques comme Catherine Segurane et le siège de Nice, Louis XIV et la destruction du Château ou encore l’héroïque Giuseppe Garibaldi.
« La scène avec Garibaldi, je l’adore. On l’a brusqué, car Garibaldi, tout le monde le voit comme le héros niçois avec sa grosse barbe. Et moi, j’ai lu beaucoup de témoignages et de lettres qui parlent d’Anita, sa femme. Elle était aussi forte que lui, alors on a monté cette scène comme un tango, un combat de personnalités », raconte-t-il avec passion. « On cherche l’humain et la poésie », ajoute-t-il.
La performance théâtrale est au cœur du projet, mais elle se mêle à d’autres formes d’arts pour un résultat extrêmement riche. La quinzaine de comédiens progresse dans le spectacle en incorporant de la comédie, du chant, de la musique, et même de la danse. « On essaie de donner une forme d’esthétisme qui correspond à l’époque« , explique l’auteur.
La Castellada est un spectacle ouvert et accessible à tous, Niçois comme touristes, dès neuf euros. La billetterie est disponible en ligne. À noter qu’il est primordial de parler le français pour pouvoir apprécier la performance.