A cinq semaines de l’élection Européenne, l’envie d’Europe des français se réduit comme peau de chagrin.
Le potentiel de participation pour ces élections est passé de 61% en 1979 à 35%, trente cinq ans plus tard.
Rien ne va plus, pour personne. Même pour ceux qui ont un attachement profond et ancien à la construction européenne.
Rien ne va plus, parce que les technocrates de Bruxelles menacent les acquis des États en proposant la récession, et son cortège d’austérités, comme solution aux dettes et déficits publics, et à l’explosion du chômage !
Rien ne va plus, parce que les politiciens s’affrontent on ne sait plus pourquoi, ni même sur quoi, et les populations ne comprennent plus à quoi sert cette Europe qui nous apporte la paix en temps de guerre, et la crise en temps de paix !
Rien ne va plus, parce que nos gouvernants transforment l’Union Européenne en usine de recyclage.
Rien ne va plus, et pourtant il faut sauver le « soldat Europe » !
Et pour cela, défendre haut et fort certaines convictions et définir clairement de nouveaux enjeux pour l’Europe.
Ce qui fait que l’Europe sera ou ne sera plus !
Il s’agit d’abord de faire de l’Europe un projet, mais un projet voulu, populaire, partagé et non pas subi. Cela ne peut se faire qu’en révisant en profondeur les procédures qui conduisent à l’élaboration des accords entre les États, et donc à la construction de l’Europe elle-même, ainsi que les méthodes de gouvernance qui les accompagnent.
En partant de la définition des besoins et en s’interrogeant sur l’actuel « alpha et oméga » européen du seul critère comptable des déficits publics et dettes souveraines. Et faire que l’Europe soit celle des citoyens et pas seulement, et uniquement, celle des acteurs économiques.
Donc, repenser l’organisation de la politique budgétaire de la zone euro, et prendre des engagements concrets et chiffrés en matière de croissance, chômage, compétitivité et cohésion sociale.
Il s’agit ensuite, de répondre aux grands défis de notre temps, le défi alimentaire, le gap industriel et technologique, la transition écologique et énergétique.
Ces défis qui sont, ni plus ni moins, ceux de notre histoire, de l’évolution de nos sociétés. Et qu’il nous faut « mettre en musique » au niveau européen, car là est le seul espace territorial pertinent pour y répondre, et définir les objectifs précis qui y correspondent.
A condition qu’il y ait une véritable coordination de nos politiques, non pas une jungle règlementaire où l’on ne sait qui impose à qui. Qu’une véritable stratégie commune soit mise en place, avec ses politiques monétaires, fiscales, sociales et salariales.
Qu’un budget européen permette leurs réalisations et assure la convergence des pays européens vers l’harmonisation, non vers les déséquilibres et la dérèglementation.
Il s’agit enfin, de faire de l’Europe un modèle de société démocratique, républicaine, laïque, ouverte, libre mais protégée, dans une économie de marché régulée.
D’inverser durablement cette tendance actuelle fondée sur le laisser-faire et la concurrence débridée entre nos propres Etats et, bien entendu, internationale.
De s’opposer à toute nouvelle mesure de libéralisation et de dérégulation, et dire que le marché est un outil, non une fin en soi.
Que nous avons des valeurs à défendre, à promouvoir, ici, en Europe, dans le monde.
Que l’Europe doit redevenir un acteur central de l’histoire mondiale, non plus un simple spectateur.
Que pour nous, « la France est notre pays, l’Europe notre frontière, le monde notre vision ».