Le débat des orientations budgétaires se traduit dans une longue jérémiade d’autosatisfaction de Christian Estrosi (qui y ajoute sa passion par les monologues) et de son équipe et, par converse, d’une plaidoirie parfois virulente mais finalement plutôt banale des groupes d’opposition pour lesquels rien ne va jamais dans la bonne direction ni n’est jamais bien fait.
Pour Christian Estrosi « nos orientations budgétaires témoignent de la capacité à faire face, à nous adapter et à poursuivre les projets engagés« . Cela dit, il faut prendre acte des déclarations et s’en satisfaire.
Christian Estrosi, relayé par le grand argentier municipal Philippe Pradal, a annoncé pour 2021, premier exercice de la nouvelle mandature, un plan d’investissements 2021-2026 de 500 millions d’euros dont 80/90 mio dès cette année. Ils seront déclinés sur quatre axes :
- Préserver la santé avec un plan de vaccination contre la Covid-19 qui sévit la ville et la métropole (un plan spécial a été délibérée pour le personnel municipal, de la CCAS, de la Métropole et des leurs Régies présentant des pathologies aggravantes)
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Garantir la sécurité avec une augmentation de la police municipale de 80 unités, agir pour le développement durable avec l’extension de la Promenade du Paillon, le verdissement des écoles, les trames vertes en centre-ville)
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Faire de la culture le pivot de la relance par un plan d’éducation artistique pour les écoliers et des travaux de rénovation au MAMAC, Musée des Beaux-Arts et à l’Opéra.
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Un vaste programme que le Maire de Nice définit « offensif et courageux », tout en soulignant qu’une gestion excellente, permet d’investir face à la crise et de soutenir notre économie sans augmenter les impôts.*
Présents en duo pour cette séance en forme semi-scénique (en présentiel le Maire et les adjoints pour la majorité, deux représentants chacun des groupes d’opposition, et en visioconférence les autres conseillers), les rassembleurs nationaux et les écologistes ont laissé aux dames l’honneur de répliquer aux propos du Maire.
Les catilinaires de Valérie Delpech (même si d’un ton élégant) n’ont épargné en rien le contenu des déclarations du premier magistrat de la ville. Ses « pensez-vous monsieur le Maire…? » n’étaient que des fausses interrogations. En fait, que des cartons rouges (pour utiliser un jargon sportif).
Juliette Chesnel-Roux, l’aspect contrit mais utilisant la langue comme une lame, ne s’est pas privée de porter des belles estocades : « Vos projets pharaoniques étaient déjà contestables avant la crise, maintenant alors que notre ville se désespère, ils ne sont plus acceptables ! Ils nous endettent sur des décennies et contribuent au dérèglement climatique. Les orientations budgétaires, à la façon des écologistes, seraient bien plus ambitieuses en termes de santé environnementale, d’autonomie alimentaire, d’autonomie énergétique, de création d’emplois, de logements pour tous, de soutiens aux quartiers!« .
Elle conclut : « Nous devons soigner notre ville, et puis la repenser ! Ne pas refaire les erreurs du passé. Vos volontés de destruction, construction et autre bétonisation à tout va, c’est fini ! Arrêtez de vouloir bâtir le Nice de demain avec vos fantasmes du passé« .
La conclusion revenait à un Christian Estrosi (faussement ?) désolé : « Que propose l’opposition ? Rien, si n’est que des critiques » .