Dernier meeting des candidats de Nice Ensemble (UMP-UDI) en présence des cadors locaux. Le parfum de victoire donnait un air festif aux présents, brossés dans le sens du poil par un Christian Estrosi en grande forme : » Ce n’est pas « je », mais c’est nous, c’est nous tous ensemble ! » a-t-il dit en s’adressant aux militants.
L’objectif d’un carton plein étant à portée de main, les sourires et les accolades manifestaient la satisfaction pour les conseillers municipaux et métropolitains de tripler leur engagement public au niveau départemental .
En fait, l’enjeu est de savoir qui des 9 binômes sera élu directement au premier tour et qui devra patienter encore une semaine.
Mais, cette élection qui reconduira tout naturellement Eric Ciotti à la présidence du Conseil départemental (nouvelle dénomination de cette collectivité locale) a aussi d’autres significations : une défaite annoncée (mais dans quelle proportion ?) de la gauche en général et du PS en particulier, la montée du FN qui ambitionne d’être, au niveau national mais aussi localement, le parti le plus voté afin de consolider sa position dans l’électorat dans l’optique de la présidentielle 2017.
Comme déjà pour les dernières élections européennes, le FN premier parti de Nice serait un camouflet pour Christian Estrosi et un désaveu pour sa politique à laquelle les représentants frontistes locaux s’opposent au conseil municipal et métropolitain et critiquent systématiquement.
Le choix de désigner des candidats déjà fortement impliqué dans les affaires publiques locales (dans certains cas avec des délégations importantes comme la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone) va dans la direction de verrouiller tous les échelons administratifs.
Hier soir, les orateurs ont sorti l’artillerie habituelle : attaque de front à la politique économique du gouvernement socialiste et aux propositions démagogiques du Front National.
De plus, Christian Estrosi s’est lancé dans un numéro de haute voltige de politique étrangère, inspirée à la fois des principes de la Novy Russia de Vladimir Poutine et du sionisme de Benyamin Netanyahou.
Eric Ciotti, lui, n’aura pas été avare d’idées et de propositions sécuritaires qui sont son fond de commerce et qui font de lui un aspirant Fouché du XXIème siècle.
Reste à savoir si, dès dimanche, les électeurs suivront les militants umpistes, hier soir aux anges, ou préféreront le message encore plus radical de « l’espérance marine ».