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21 novembre 2024

Départementales 2015 : quel modèle pour Christian Estrosi ?

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Soucieux de parvenir à un « grand chelem » – toutefois incertain – à l’occasion des élections départementales, les choix stratégiques du maire de Nice suscitent l’interrogation.


En favorisant les alliances avec le Centre et jusqu’à la Gauche moderne, Christian Estrosi semble avoir choisi un modèle à contre-courant de ses électeurs, et cantonné la « droitisation » aux discours bien rodés plutôt qu’aux actes sur le terrain électoral.

La dynamique, tant nationale que locale, est pourtant totalement inverse: le Front National ne cesse de progresser et les partis du centre réduits à jouer un rôle très marginal.

Les 30% aux dernières élections européennes, et surtout les plus de 40% lors des dernières élections cantonales de 2011 pour beaucoup de candidats frontistes qualifiés au second tour tendent à démontrer un ras-le-bol croissant des électeurs pour le concept du Front républicain, et l’attente d’un discours de fermeté.

Prolixe sur le front des annonces sécuritaires, (brigades spéciales, interdiction des drapeaux étrangers pendant la Coupe du Monde, arrêtés divers…) celui qui annonçait vouloir « mater les Roms » en 2013 cultive là un paradoxe.

L’un d’eux a même suscité récemment l’émoi des responsables politiques locaux, notamment dans l’opposition de droite au maire de Nice : comment comprendre l’alliance entre l’ancien communiste et maire de Carros Charles Scibetta et Dominique Estrosi-Sassone dans un canton concerné par une explosion des chiffres de l’insécurité en 20141 ? Comment constater une hausse continue des scores et des intentions de vote pour le FN tout en sollicitant la candidature de cadres de l’UDI, eux-mêmes appelant à faire barrage au cartel de Marine Le Pen ?

Ce paradoxe se retrouve au sein même du conseil municipal. En équilibriste, Christian Estrosi adopte tour à tour plusieurs costumes : M. Sécurité face au groupe d’opposition socialiste, puis M. Solidarité face aux conseillers FN et ENI.

Rappelant ses actions en termes de vidéo-surveillance, puis laissant immédiatement la parole à son Adjointe au logement pour défendre le bilan de sa Politique de la Ville. Fustigeant la politique de Christiane Taubira, puis s’offusquant que son opposition s’inquiète de l’attribution de certaines subventions.

Difficile d’interpréter ces choix au regard d’un autre paramètre que celui de l’équilibre politicien : asphyxier les velléités de certains cadres UMP de sa propre majorité, donner des gages aux candidats du centre droit et du centre gauche, intégrer quelques égos de gauche mal à l’aise avec la politique du gouvernement. Avec à l’arrivée une salade niçoise d’égos bien trempés et de lignes politiques contradictoires dont il est difficile de définir la base commune.

La recette électorale sauce Estrosi semble jusqu’ici fonctionner. Souvent à tâtons, parfois à contre-courant, et peu importent les compromis. Annoncées comme catastrophiques pour le PS et l’UMP au plan national, les prochaines élections confirmeront-elles le rejet croissant des schémas traditionnels, aux dépens des choix du maire de Nice ?

par Simèque

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