Ascenseur régulièrement en panne, éclairage de la rue plus éblouissant qu’une luciole décadente et hantés par le souvenir d’un incendie, les résidents du Saint-Georges, rue de la gendarmerie sont désespérés. Les représentants de l’OPAM sont venus écouter leurs doléances.
15 rue de la gendarmerie, isolé, à l’extrémité d’une ruelle revêtue d’un goudron craquelant, non loin du Paillon, se trouve la résidence le Saint-Georges. Neuf étages adossés à la voie ferrée avec un panorama unique : la vue sur la prison de Nice.
Lorsque la nuit s’abat sur cet écueil de l’archipel HLM niçois géré par l’OPAM, il est impossible de le distinguer. L’éclairage est défectueux et ce n’est que la face émergée de l’iceberg. Epaves de voitures déposées. Porte d’entrée aux vitres brisées. Portail automatique du garage régulièrement vandalisé et par conséquent en panne avec les voitures, qui y séjournent, forcées, rayées. Sans parler de l’ascenseur, jouant au yoyo de la défectuosité : sitôt dépanné, sitôt hors service. Très contraignant pour des personnes âgées se refusant de monter six ou sept étages à pied ou seulement lorsque cela est nécessaire : pour s’acheter à manger avec un lourd fardeau de provisions, lourd fardeau de désespérance également.
Un locataire témoigne : « ma fille a été victime du mauvais entretien du Saint-Georges. L’ascenseur était en panne, tout comme les lumières des escaliers . Elle chuta. Ses lunettes se brisèrent et un verre pénétra dans son œil. Elle dut se faire opérer. Cela ne serait jamais arrivé si l’ascenseur et les lumières fonctionnaient ».
Sur Nice, des situations comme celles que vivent ces résidents ne sont malheureusement pas uniques à cet immeuble . Et beaucoup s’en accommode avec fatalité, amertume et résignation.
Le 24 mai 2004 un incendie frappe le Saint-Georges. La fumée envahit rapidement les étages et les appartements. Les habitants bloqués chez eux prennent peur et prennent conscience aussi qu’ils ne peuvent plus vivre dans un immeuble laissant apparaître des carences au niveau de la sécurité. Cet été, la série noire des incendies dans les squats parisiens comme mauvais remake de ce qu’ils ont vécus, refait surgir en eux l’exigence de mieux vivre dans leur résidence.
Les locataires sont exaspérés devant leur impuissance. Ils ont donc alerté les « puissants » sur leur mal être au quotidien. Mardi soir à la tombée de la nuit, Jean-Pierre Mangiapan conseiller général et administrateur de l’OPAM, Monsieur Laurent Toulet directeur de la communication de l’OPAM et Monsieur Jean-Pierre Roncagalli responsable de l’agence du forum gestionnaire du parc et responsable du Saint Georges.
Deux heures de discussion, de doléances et deux heures d’écoute, de compréhension et de compassion . Les trois responsables de l’OPAM conçoivent que vivre ici au quotidien, n’est pas idyllique. Ils prennent acte, expliquent ce qu’ils peuvent faire. « Nous sommes là pour régler vos problèmes », déclare comme leitmotiv Laurent Toulet. Mais comment ? Les problèmes sont-ils tous réglables par l’OPAM ?
L’office des HLM des Alpes-Maritimes par l’intermédiaire de Monsieur Roncagali et Toulet s’est engagé à résoudre dans un délai très bref (15 jours) le problème d’éclairage dans la rue. Le vandalisme et les divers trafics se produisant quasi exclusivement en pleine obscurité, la lumière devrait réduire le nombre de méfaits. Les épaves seront enlevées très rapidement. Les locataires ont bon espoir. Il ne leur reste que ça. L’OPAM devrait embaucher un homme d’entretien à temps plein pour le 15 rue de la gendarmerie. Il nettoiera et surveillera les va et vient : « Payer une entreprise de nettoyage coûte trop cher à l’OPAM. On serait obligé d’augmenter vos charges et cela ne vous conviendra pas. Nous allons donc prendre quelqu’un à temps plein. D’ailleurs si vous connaissez quelqu’un capable d’accomplir ce travail… », explique Jean-Pierre Roncagalli.
En 2005, l’OPAM a dépensé 63 000€ dans le Saint-Georges seulement pour changer la cabine et rénover le système de l’ascenseur qui malgré cela est retombé en panne depuis… « Il sont venus le réparer aujourd’hui, mais jusqu’à quand va-t-il fonctionner », se demande désabusé un locataire. Ainsi va la vie du Saint-Georges… Mardi soir Les désespoirs des habitants du 15 rue de la gendarmerie ont été écoutés. L’OPAM va agir au mieux pour eux. Jean-Pierre Mangiapan, Laurent Toulet et Jean-Pierre Roncagalli leur ont promis. Rendez-vous est pris dans quinze jours pour l’éclairage de la rue. Et Nice-Première suivra cette affaire.