Sur la promenade des Anglais, les badauds ignorent cette éclipse partielle du soleil. « Je n’étais pas au courant », s’excuse Paola, touriste romaine venue passer quelques jours sur la Côte d’Azur. Elle s’empresse de jeter un regard dans le ciel après avoir pris soin de chausser ses lunettes de soleil : « je ne vois rien…quoique si mais le soleil est à peine voilé par la lune ». Et pour cause, il était 11h35, l’éclipse débute. En contrebas, sur les galets, certains, dénudés, poussent le fantasme du bronzage du mois de mars en se hâlant sous une éclipse. C’est le cas de Phil, un londonien : « Je raconterais ça à mes enfants, plaisante-t-il, mais entre nous si je n’avais pas lu le journal ce matin, je n’aurais pas été au courant qu’une éclipse se déroulait ».
Un peu plus bas, sur le quai Lunel, se trouve Olga Morin. Elle est enseignante en CM1 CM2 de l’école du port située quelques mètres plus bas. Dans le cadre d’un projet de classe dont le thème est le ciel et la terre elle a improvisé un mini observatoire de fortune pour contempler l’éclipse.
Olga leur prête des lunettes « spéciales » éclipse. Un couple d’italien s’en réjouit : « c’est fascinant. C’est un phénomène scientifique où tout est calculé à la seconde près mais pourtant ça parait si mystérieux.» L’univers est un miracle permanent qu’il est relativisant d’observer. Avoir la tête dans les étoiles ou dans le ciel fait oublier les tracas quotidiens.
Le soleil avait rendez-vous avec la lune. Il s’est livré à elle et elle à lui. Dans une parfaite harmonie, un accord sans accroc, cette éclipse aux mille éclats sur la baie des anges a ravi tout les curieux, amoureux de la terre et du ciel qui ont daigné participer à l’observation de l’union entre ces deux corps célestes. Prochaine éclipse partielle à l’automne et éclipse totale dans 80 ans.