La déclaration du Premier Ministre Manuel Valls quant à la volonté du gouvernement d’évaluer la correspondance entre les aides aux entreprises et l’impact sur l’investissement et l’emploi, en un seul mot la relance de l’économie, suivi par le Ministre Emmanuel Macron qui a fait état que seul 16 contrats de branche sur les 50 principales avaient été négociés et signés entre la parties sociales, a mis le feu aux poudres dans le milieu patronal.
Plus habitués à critiquer qu’à être critiqués, même si indirectement, les patrons ont fait la grimace suite aux propos des représentants du gouvernement, en faisant valoir l’impact psychologique de la question: « pas de critiques, autrement le moral tombe au plus bas et alors… » comme l’a proclamé en leur nom, le médiatique Geoffroy Roux de Bezieux.
Pourtant, le deal était assez clair : une quarantaine de milliards d’aides en trois ans contre 1 million d’embauches (dixit le président du Medef Pierre Gattaz qu , pendant quelque temps, arborait fièrement un badge qui exprimait cet objectif).
Seulement, les entreprises ont touché leur aides, mais oublié le reste…
On a encore le souvenir d’une manifestation anti-politique économique du gouvernement socialiste avec les patrons qui défilaient devant les préfectures en brandissant un carton jaune, d’inspiration sportive.
Peut-on imaginer une délégation ministérielle défiler devant le siège du Medef, exhibant un carton couleur rouge ?
Selon un bilan effectué par Bercy, pour la seule année 2015, un peu plus d’un million d’entreprises éligibles à cet allègement d’impôts ont pu récupérer 17,5 milliards d’euros. C’est bien plus que les 9,9 milliards d’euros de 2014.
«Cette année encore, le CICE devrait représenter 18,5 milliards supplémentaires pour les entreprises», a annoncé le ministre des Finances Michel Sapin.
Au total, entre 2014 et 2015, les entreprises ont pu prétendre à la somme cumulée de 27,4 milliards d’euros. Sur ce montant, 85%, soit 23,5 milliards, ont effectivement été touchés par les entreprises, dont 18,6 milliards sous forme de crédit d’impôt et 4,9 milliards préfinancés par la banque publique Bpifrance.
Ce dernier chiffre montre d’ailleurs, selon Bercy, que le dispositif de préfinancement du CICE a été «bien approprié par les entreprises». Les 3,9 milliards restant constituent les montants encore dus aux entreprises.
