La politique économique des gouvernements de François Hollande aura suivi un cap constant.
Baisse conséquente des prélèvements sur les entreprises suite au rapport Gallois, financée par des hausses de prélèvements sur les ménages ainsi qu’une (relative) maîtrise de la dépense publique.
Avec l’objectif de réduire le déficit public et de passer en dessous du seuil de 3 %
Constance donc, mais qui ne débouchera que sur une maigre inversion de la courbe du chômage quatre années après avoir été mise en œuvre.
La raison? Un effet récessif de la hausse des prélèvements sur les ménages et de la réduction de la dépense publique alors que les effets de la politique de l’offre sont d’abord dans les comptes des entreprises et ne se traduiront que bien plus tard sur l’activité.
L’effort fiscal a été considérable et il paye lentement. Le rétablissement de la situation des entreprises n’est que partiel et il faudra sans doute plusieurs années encore pour qu’il se traduise en investissement ou en gain de parts de marché (qui semblent se stabiliser récemment).
L’orientation de la politique économique de François Hollande a ainsi eu des effets récessifs clairs qui ont pour contrepartie la réduction du solde public et la stabilisation de la dette publique française.
Une politique plus expansive aurait conduit à plus d’activité et une baisse plus rapide du chômage, mais également à un déficit public plus élevé et un report de la stabilisation de la dette publique au-delà de 2016.
S’il est difficile de savoir ce qui se serait passé si la France n’avait pas respecté les exigences de la discipline budgétaire européenne (quelle réaction de la BCE, des marchés financiers et quelles conséquences sur les taux souverains ?), les gouvernements successifs de François Hollande ont péché par optimisme.
En croyant à un retour « cyclique » et rapide de la croissance mondiale, européenne et française qui a été toujours décevant et en espérant que la politique de l’offre porterait ses fruits plus vite le pari a été trop risqué.
Ce n’est pas une surprise, la politique de l’offre prend du temps. Une politique qui pourtant va finir par aboutir à des résultats positifs.
Le successeur de François Hollande en tirera sans doute quelques bénéfices.