Nice-Premium est allé prendre le pouls sur le pôle universitaire Saint-Jean d’Angély. Première vision : tout est calme au centre du campus. C’est l’après-midi. Le temps n’est pas idéal. Les étudiants sont en cours ou chez eux. Ils ne traînent pas, ne s’attardent pas. Seule réelle présence : les étudiants qui distribuent les tracts. Leur mission : convaincre de l’utilité du vote. Les douze listes candidates sont d’accord sur deux points : le manque de moyen et la nécessité de voter. Enfin, elles sont presque toutes d’accord. Quentin de l’Union des Etudiants de France déplore l’attitude d’un représentant d’un de ses adversaires : « Dans un amphi, un étudiant est passé pour appeler à voter pour sa liste. Rien d’anormal sauf qu’à la fin il a appelé à voter pour lui ou de ne pas appeler à voter. Je trouve ça très grave au moment où on incite tous les jeunes à voter, à être citoyen, à s’exprimer, au moment où les candidats à la présidentielle semblent s’intéresser à nos problèmes. J’ai bien sûr appelé à voter Unef mais j’ai aussi sensibilisé sur l’importance de voter. »
Deuxième vision qui confirme les mots de Quentin : toutes les organisations se côtoient devant le bureau de vote installé au premier étage de la Fac. Elles discutent ensemble, oublient leurs différences politiques.
L’UNI, syndicat à droite pro Sarkozy, favorable à la présence des entreprises au sein des universités, et l’UNEF syndicat à gauche et pour le maintien à 100% des Universités dans le service public , sont main dans la main sur le terrain toujours vers le même objectif : faire voter. Il faut expliquer, toujours et encore expliquer. Nicolas de l’UNI n’a fait que ça tout mardi : « Les étudiants sont mal informés. Ils n’arrivent pas à savoir à quoi ça sert. L’Université a mis des affiches. On est présent aujourd’hui sur tous les campus de l’UNSA. On s’installe parfois dans les campus en offrant du jus d’orange pour instaurer un dialogue. On ne peut pas faire plus. » Quentin complète : « L’UNSA a envoyé un courrier à chaque étudiant pour préciser la date du vote mais sûrement par manque de moyen n’a pas ajouté les professions de foi de chaque liste. Ça n’aide pas les étudiants à se passionner pour les élections ». Romain de Fac+, fédération étudiante, a une toute autre préoccupation. Ses bulletins de vote au TC de Cannes n’étaient pas disposés aux côtés des 11 autres. Ils n’ont été mis qu’à 11h. Petit souci aussi à Saint Jean d’Angély : « Les bulletins étaient masqués. Sur les affiches est inscrit : ne pas voter nuit à la démocratie. Avec ce qui s’est passé avec nos bulletins c’est plutôt : voter nuit à la démocratie. » Il se calme, se reprend pour analyser la participation qu’il estime faible : « Les élections arrivent tard dans l’année. C’est en fait l’année qui se termine trop tôt. » La fédération profite de cette occasion pour rencontrer les étudiants, écouter leurs besoins. Les soirées organisées tout le long de l’année ont permis de financer tracts et affiches. L’approche est différente de l’UNI ou l’UNEF, moins politique même si on en a fait forcément lorsqu’on se présente devant des électeurs.
A 16h à la sortie des cours, le bureau de vote est envahi. Le seul isoloir de fortune ne suffit pas. Les responsables constatent une hausse de 100% par rapport à l’an dernier mais reste faible à seulement 10%. Les résultats officiels paraîtront mardi dans la soirée ou mercredi matin. Nicolas, Quentin et Romain poursuivront leur sensibilisation jusqu’à jeudi, jour de l’élection du Crous.
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