« Êtes-vous Borderline? » Anne Tappon l’est à Antibes

Qui n’a pas employé ou entendu cette expression « c’était borderline » en voulant se démarquer de la phrase classique « oh là, c’était vraiment limite », signifiant ainsi que « l’on avait atteint mais pas dépassé les bornes » ? Maintenant on dirait « j’ai failli péter les plombs » et c’est nettement moins élégant, non ?

Mais ce serait aussi ignorer que « être borderline » est surtout un terme employé en psychiatrie pour désigner une « personnalité à l’apparence paisible et normale » mais que le diagnostic n’est pas fait si on n’effectue pas un examen approfondi. Ma curiosité n’a fait qu’un tour lorsque j’ai vu qu’une femme (des études mentionnent que ce sont elles les plus touchées) présentait un spectacle appelé « Borderline » et qu’elle était à Antibes !

Effectivement le cas était bien celui-ci. Une jeune femme charmante, charentaise de naissance mais résidente à Paris depuis 10 ans, aux yeux pétillants, tout à fait calme, avec un cursus des plus complets composé d’une licence d’anglais, d’un diplôme du Conservatoire de danse, d’un DEUG « Art et spectacle de la fac de Poitiers et qui continue à prendre des cours de chant ! Après une entrée peu conventionnelle où elle applaudit le public, c’est l’éruption totale avec une projection de personnages – toutes des femmes bien sur ou des animaux femelles- totalement déjantés ou décalés comme la chorégraphe slave, mégalo et allumée, qui fait une transition astucieuse entre Dorothée –celle qui donne des cours pour se débarrasser des hommes ordinaires- ou bien Claire la dépressive ou alors Florence qui en veut à la terre entière pour ne citer que celles-ci.

Personne n’est épargné dans la salle par cette pluie de talents, Anne Tappon bouge comme personne tout en faisant rire, elle pratique l’autodérision sans retenue avec des transformations époustouflantes de son visage, en parlant du physique « personne au balcon et tout le monde au garage », lorsqu’elle danse avec des gants de boxe (comme sur la photo)et chante sur plusieurs tonalités avec la même réussite en détournant le fameux air de Carmen et la célèbre chanson « Les feuilles mortes » qui devient « La Femme au zizi ».

Elle ne s’interdit rien d’autant que tout est sorti de son cerveau sur une mise en scène de William Paquet. Ne dîtes pas à mon médecin que je suis atteint de la « tapponite » aiguë car je n’ai pas envie d’en guérir –tout comme le public qui remplit le Théâtre de la Scène sur Mer d’Antibes- et pourvu que cela devienne une épidémie car le rire c’est la santé, n’est-ce pas ? Avec « Borderline » vous ne pourrez que la conserver… (www.annetappon.com)

Anne Tappon « Borderline » jusqu’au 1er novembre à 20h30
Théâtre La Scène sur Mer / Place Nationale à Antibes
(1er étage du restaurant La Cascade, au fond de la salle à droite)
Informations et réservations au 04 93 34 11 21 ou sur www.theatredelamarguerite.com